imagesUne stomatite est une inflammation de la muqueuse buccale qui peut être provoquée par une infection ou induite par certains médicaments. Il en existe plusieurs.

Les différentes stomatites

Les stomatites mycosiques sont aiguës dans le cas du « muguet buccal » par exemple, causé par un champignon et qui est fréquent chez le nourrisson. Les stomatites candidosiques chroniques regroupent la perlèche (inflammation de la commissure des lèvres, la glossite médiane avec un dépapillement partiel de la langue, le granulome monoliasique bourgeon pseudo-tumoral sur la joue ou la langue.

Il y a aussi les stomatites à herpès, les stomatites médicamenteuses (traitement à base de méthotrexate par exemple, utilisé pour traiter certains types de cancers), et les stomatites radiques qui résultent d’une complication après radiothérapie.

Le traitement

En général le traitement de la stomatite associe:

-un traitement symptomatique : au moyen de bains de bouches antiseptiques, des solutions tampons d’eau bicarbonatée, des antalgiques par voie générale, avec le support d’une alimentation mixée, froide.

-un traitement des facteurs favorisants : bonne hygiène buccale, suppression de l’alcool, du tabac…

-un traitement de la cause : anti-infectieux spécifique. Par exemple, dans le cas d’une stomatite candidosique, un anti-fongique local en bains de bouches (nystatine, amphotéricine B) chez le patient immuno-compétent et chez le patient immuno-compromis, le fluconazole per os peut être utilisé.

Le lichen buccal

Le lichen buccal atteint de façon prépondérante les femmes et peut se localiser au niveau de la muqueuse buccale comme au niveau de la peau. Le mécanisme de son apparition n’est pas connu mais il pourrait s’agir d’une réaction inflammatoire de l’organisme contre la muqueuse buccale déclenchée par différents stimuli. Généralement non douloureux, il peut se révéler par une sensation de brûlure ou de goût métallique dans la bouche.

Le lichen plan buccal siège: sur la face interne des joues (face postérieure, sous forme de ponctuations blanches, isolées, ou de réseaux et d’arborisations brillantes), sur le dos de la langue (stries blanchâtres, plaques ou arborisations, ou nappes ou traînées opalescentes), sur le bord libre des lèvres (fines arborisations brillantes) et encore sur le palais, sur la gencive (notamment derrière les dents de sagesse).

Au niveau lingual, il se présente plus volontiers sous la forme de plaques kératosiques. Des érosions douloureuses peuvent apparaître lors des poussées.

L’aspect de ce lichen est toutefois très variable : il peut s’agir en effet d’une zone rouge érodée, d’une zone fibreuse, atrophique ou encore pigmentée et même d’une vésicule.

Une ulcération chronique est toujours suspecte d’une nature carcinomateuse et impose toujours une biopsie. Une ulcération orale aiguë est aussi bien suggestive d’une cause extrinsèque traumatique ou chimique que d’une origine virale ou médicamenteuse.

A l’heure actuelle, la cause reste encore inconnue. Comme toujours dans ces cas, on incrimine divers facteurs déclenchants comme certaines intoxications (arsenic, bismuth, or…). On a évidemment constaté dans un grand nombre de cas que l’éruption faisait suite à un choc émotionnel ou à un stress, comme d’ailleurs lors de poussées d’aphtes ou d’herpès.

Le traitement du lichen plan buccal

Pour les LP symptomatiques, la corticothérapie locale  est utilisée en première intention à base des dermocorticoïdes en crème (Betneval®, Diprosone®), de l’acétonide  de  triamcinolone en bains de bouche. La prednisolone peut être prescrite en comprimés orodispersibles de 20 à 40 mg dans un 1/2 verre d’eau en bains de bouche deux à trois fois par jour.
Devant des lésions réfractaires à la corticothérapie locale ou bien une persistance de la symptomatologie, l’injection sous-lésionnelle de corticoïde à libération prolongée tel que l’acétonide de triamcinolone (Kénacort retard® : 40mg), 1 à 2ml toutes les deux semaines, donne de bons résultats.
La prednisone (Cortancyl®) est prescrite par voie systémique, en l’absence de contre-indication, à la dose de 1 mg/kg par jour pendant une durée de dix à 15 jours, puis rapidement dégressive sur un à deux mois, avec un éventuel relais par une corticothérapie locale afin d’éviter les récidives à l’arrêt.

téléchargementLe traitement homéopathique du lichen buccal

En homéopathie, selon le principal remède est Mercurius solubilis et si le sujet se plaint d’une nette irritation des muqueuses buccales, Mercurius corrosivus. Le docteur Paul Chavanon (1898-1962),  maître de l’homéopathie ORL, écrivait: « J’ai, plusieurs fois, réussi à faire disparaître ou à diminuer considérablement des plaques importantes de lichen plan de la face interne des joues avec l’association suivante: Graphites 30 et 200, Fluoric acid. 30, Nitri acid. 30, Silicea 30 et Phytolacca 30…Dans l’une de mes observations, la fonte des plaques a semblé s’accélérer nettement dès que j’ai ajouté aux remèdes ci-dessus Tabacum P.C. 30, deux granules une fois par 24 heures « . Dans son ouvrage,  » Thérapeutique O.R.L. homéopathique « , il est précisé que la 30° K correspond à peu près à 4 ou 5 CH, la 200°K à la 7 ou 9 CH.

Si l’on arrive à définir que la cause principale de l’apparition du lichen d’abord, puis de sa chronicité, est d’ordre psychologique, voici quelques pistes:

-Suite d’émotions: GELSEMIUM, IGNATIA, NUX VOMICA, PULSATILLA…

-Suite de peurs: GELSEMIUM, IGNATIA, OPIUM, PULSATILLA, KALI BROMATUM, ARGENTUM NITRICUM, AMBRA GRISEA…

-Suite de colères: CHAMOMILLA, COLOCYNTHIS, NUX VOMICA…

-Suite de  colère, d’indignation ou d’humiliation  » rentrées « : STAPHYSAGRIA…

-Suite de jalousie: LACHESIS, NUX VOMICA, PULSATILLA, STAPHYSAGRIA…

-Suite de chagrin, suivi de dépression avec irritabilité: AMBRA GRISEA, CONIUM, AURUM METALLICUM, PHOSPHORIC ACID. (mutisme, indifférence…), IGNATIA, KALI BROMATUM, KALI PHOSPHORICUM et surtout NATRUM MURIATICUM…

-Suite de déception sentimentale: AURUM METALLICUM (pense au suicide mais a peur de la mort), IGNATIA, NATRUM MURIATICUM (refuge dans la solitude, anorexie….), PHOSPHORIC ACID., ACTEA RACEMOSA (peur de la folie, troubles menstruels…), ANTIMONIUM CRUDUM (pleurs, dégoût de la vie, boulimie...), CALCAREA PHOSPHORICA (anorexie, refuge dans la solitude…), HELLEBORUS NIGER (hébétude, prostration…), STAPHYSAGRIA (refoulement, somatisation, troubles urinaires)

Ne pas oublier, dans le traitement du lichen buccal, les 3 remèdes homéopathiques suivants: Berberis (aphtes et glossite avec brûlure, notamment au bout de la langue ou sur les bords, vésicules sur la langue, chez une personne sédentaire), Phytolacca (gingivites bien sûr mais également ulcérations dont les aphtoses, tendance à faire des angines, à avoir des courbatures) et Euphorbia (gingivite, lichen, mucosités, salivation intense malgré une sensation de sécheresse, douleurs dentaires à la mastication, tendance à avoir des inflammations).

Ces affections représentent même aujourd’hui, en médecine classique comme en homéopathie, un véritable problème thérapeutique du fait de leur récidive et de leur résistance à tous traitements. Il est nécessaire d’en prévenir le patient, qui en est d’ailleurs souvent informé ou qui en a fait la constatation.

(Sources: medespace.fr/ http://campus.cerimes.fr/lecourrierdudentiste.com/homeoint.org)