Dans son dernier livre, « Mourir de dire : la honte », aux éditions Odile Jacob, Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et psychanalyste, réfléchit au sentiment de honte. « Chacun de nous, dit-il, a connu la honte, que ce soit deux heures ou vingt ans ».

De la petite enfance à l’adolescence, il analyse ce sentiment qui vient entraver, freiner, parfois paralyser notre croissance, au sens de maturité et confiance en soi. La honte vient du regard de l’autre. Dans tous les sens du terme. Et de son sourire, de son « air », de ses remarques, de son comportement vis-à-vis de nous.

L’enfer, on le sait, c’est les autres. Et la honte, comme le dit Cyrulnic, est dans notre rapport à l’autre.

Dans certaines civilisations, le déshonneur ne peut se laver que par le sang.

Au Japon, une situation de honte extrême se termine par un suicide par éventration. Une incision dans l’abdomen ou « Seppuku » est très significative car le ventre est le lieu de la colère, du courage et de la franchise. Et mourir ainsi permet de retrouver sa dignité.