Chez les bons dormeurs, la grasse matinée est généralement un bienfait. Ils peuvent, en se levant plus tard le week-end, récupérer un peu de sommeil paradoxal, indispensable à la restauration de la fatigue psychique (notamment le stress), et réduire ainsi la « dette » de sommeil de la semaine écoulée.

Au cours des cycles ajoutés aux cycles habituels, par exemple le dimanche, on passe en effet la plupart du temps en sommeil lent léger et en sommeil paradoxal, à rêver. Cela donne souvent l’impression de ne pas s’être rendormi du tout ou d’avoir eu un mauvais sommeil, ce qui est  faux.

C’est la même impression qu’ont beaucoup de personnes âgées, qui se disent tout à fait insomniaques, car le sommeil lent profond diminue avec l’âge.

En revanche, il est conseillé aux personnes qui dorment peu ou mal de se lever à peu près tous les jours à la même heure, car l’horloge biologique a alors besoin d’être entretenue par des habitudes régulières.

Deux études américaines démontrent les bienfaits respectifs de la sieste et de la grasse matinée. Cumuler les deux serait  l’idéal. Selon les résultats d’une première analyse, les capacités d’apprentissage de tâches d’habileté motrice sont améliorées de 20% chez les sujets s’adonnant à la grasse matinée, comparé aux lève-tôt.

Les implications sont particulièrement importantes pour l’apprentissage de certaines activités : instruments de musique, sports et mouvements artistiques comme la danse. Selon les chercheurs, l’entraînement à ces pratiques se consoliderait dans notre mémoire durant les dernières heures de la nuit, particulièrement pendant la période de rêve du petit matin, dont sont privés les lève-tôt.

Le deuxième essai, faisant l’éloge de la sieste, démontre qu’un petit somme d’au moins une demi-heure à la mi-journée augmente les performances pour le reste de la journée, en effaçant les signes de fatigue.

Les besoins de sommeil varient  selon les individus et sont déterminés à la fois par notre génétique et par nos habitudes de vie, surtout à l’adolescence. Il en va de même pour notre tendance à se coucher tôt et à se lever tôt ou, au contraire, à se coucher tard et à se lever tard. Par conséquent, dire que tout le monde doit dormir 8 heures est aussi absurde que de dire tout le monde doit chausser du 38 fillette.

En effet, que l’on dorme 6 ou 10 heures par nuit, la quantité de sommeil lent profond est la même pour tous: environ 100 minutes.  La différence de sommeil chez le gros dormeurs est donc due à plus de sommeil paradoxal et surtout à plus de sommeil lent léger. Les petits dormeurs ont donc en quelque sorte un sommeil plus concentré en sommeil lent profond que les gros dormeurs.