Le Professeur Montagnier, prix Nobel et co-découvreur du virus du sida, nous a quittés. Non, il n’est pas décédé, malgré son grand âge (78 ans, pour certains, c’est très, très vieux !), il est parti en Chine.

En France, nous l’avons mis à la retraite, rangé comme un vieux meuble au fond d’un grenier, considérant qu’il n’était plus bon à rien. Ce qui n’est pas l’avis de l’Université de Shangaï qui l’a récemment engagé pour mener à bien ses recherches…

Jusqu’à la fin des années 1990, on pensait qu’une diminution progressive de neurones expliquait les troubles de la mémoire et les différents troubles qui surviennent avec la vieillesse.

Aujourd’hui on sait  que cette perte, qui se produit entre 20 et 90 ans, ne dépasse pas 10 ou 20%,  quantité négligeable selon les chercheurs, qui estiment que les capacités cérébrales dépendent surtout de la qualité des connexions entre les neurones et non de leur nombre.

Les troubles neurologiques liés au vieillissement sont donc dus à une diminution de la qualité du réseau de neurones. Des stimulations cérébrales (comme le fait d’exercer sa mémoire) permettent d’entretenir ces connexions et conduisent même parfois à ce que l’on a longtemps cru impossible : la naissance de nouveaux neurones. Les réactions chimiques produites par ces stimulations accroissent en effet la prolifération des cellules génitrices de neurones et la survie des jeunes neurones.

Selon certains chercheurs, le nombre des cellules nerveuses dont dispose à vie chaque personne varie de 4 à 150 milliards de neurones. Une sorte de consensus paraît maintenant s’établir autour d’un nombre plus retreint de 30 à 40 milliards.

Et si nous perdons quelques neurones tout au long de notre chemin, la masse cellulaire est tellement importante que, sauf pathologies particulières, cette perte n’influe pas réellement sur les capacités mentales. Cependant, même si les neurones ne vieillissent pas de la même façon chez tous les individus, il est vrai que les personnes âgées mettent souvent plus de temps à enregistrer les informations et éprouvent des difficultés à se concentrer sur ce qu’elles désirent mémoriser. L’encodage devient laborieux et les informations stockées sont plus fragiles. Ceci est dû au vieillissement des neurones des lobes frontaux.

« Mais les pertes de connexion neuronale liées à l’âge ne deviennent réellement ­délétères qu’à partir d’une diminution de 40 %, précise le Docteur Bernard Croisile, chef du service de neuropsychologie des hôpitaux de Lyon, chiffre qui n’est atteint pour la ­totalité du cerveau que vers l’âge de 130 ou 140 ans ».

(Sources : SDG – Mémoire et Vie –  « Tout sur la mémoire » , du Docteur Croisile, éditions. Odile Jacob)