C’est quand on a passé le cap de la cinquantaine que notre sommeil, parfois brusquement, parfois insidieusement, devient plus compliqué. Tardif, entrecoupé d’éveils plus ou moins longs, peu réparateur…nous avons du mal à passer une bonne nuit.

Certains phénomènes se répètent :

-Réduction du temps total de sommeil la nuit
-Allongement du délai d’endormissement�
-Difficulté à faire une nuit complète
-Augmentation de la fréquence et de la durée des éveils nocturnes�
-Fatigue et besoin réel de faire des siestes ;
-Coucher plus tôt et réveil plus précoce avec la sensation de ne pas avoir dormi assez.

Le sommeil se fragilise naturellement en vieillissant. C’est à partir de la cinquantaine que les pathologies du sommeil sont plus fréquentes et qu’elles ont un retentissement important sur l’état de santé général.

« C’est une erreur de croire que le besoin de sommeil diminue avec l’âge », prévient le Docteur Sylvie Esnault, responsable de l’unité du sommeil au CHU de Brest.

« Ce qui change, en revanche, après cinquante ans, c’est l’organisation et la qualité du sommeil. Les temps de sommeil profond diminuent au profit du sommeil léger. Les éveils sont de plus en plus longs. On dit que le sommeil devient polyphasique… C’est-à-dire que chaque individu va combler les besoins que lui réclame son horloge biologique, programmée sur vingt-quatre heures, en effectuant de multiples petits sommes. »

Une personne jeune se réveille peu au cours de la nuit et se rendort très vite. Passé 50 ans, les éveils sont fréquents, sans raison apparente, ou alors liés à des douleurs ou à une envie d’uriner. La durée de ces périodes d’éveil peut varier de 10mn à 1H ou plus.

De nombreuses personnes se plaignent aussi de ne pas dormir : en réalité elles se réveillent très tôt parce qu’elles se couchent aussi beaucoup plus tôt.

Le délai d’endormissement est parfois long : de 13 minutes en moyenne avant 50 ans, on passe à plus d’une demi-heure vers 70 ans. De là la demande de somnifères, joliment appelés aujourd’hui des « endormisseurs ».

Enfin il y a les nuits blanches, les vraies : difficulté à s’endormir, réveil en sursaut une heure après, sommeil découpé en tranches, énervement et lever tôt le matin car incapacité à se rendormir. On parle d’insomnie quand ces troubles se produisent au moins 3 fois par semaine depuis un mois.

Quand il n’y pas de raison particulière, l’insomnie est dite « primaire » : il faut alors la prendre comme un « incident »n ne pas faire de sieste ni changer ses habitudes. Normalement, on doit bien dormir la nuit suivante.

Quand l’insomnie est dite « secondaire », elle correspond à des symptômes style les jambes sans repos, le stress, l’anxiété ou la dépression.

On peut essayer d’améliorer son sommeil sans passer par la case médicaments, en prenant de la Valériane, ou de le l’Escholtzia, ou encore en soignant la cause dans la journée à l’aide de l’homéopathie ou des plantes.

Les conseils de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance

-pratiquer un exercice physique en journée : cela favorise l’endormissement. En revanche, évitez de pratiquer un sport en soirée, notamment juste avant le coucher.

-proscrire les excitants après 15 heures : café, thé, cola ou  vitamine C sont à supprimer dès 15 heures car ils retardent l’endormissement et favorisent les réveils nocturnes. Il est déconseillé de boire de l’alcool ou de fumer le soir car la nicotine est un stimulant et l’alcool provoque des réveils nocturnes fréquents.

-ne pas trop forcer sur les tisanes, car la vessie va battre le rappel.

-dîner légèrement au moins deux heures avant le coucher : les sucres lents tels les pommes de terre, le riz, le pain ou les pâtes sont bénéfiques pour le sommeil

-créer un environnement favorable au sommeil : la chambre doit être aérée, la température d’environ 18°, le lit assez récent pour ne pas provoquer douleurs de dos ou autres problèmes. L’obscurité est également propice au sommeil profond.

-se coucher dès les premiers signaux du sommeil : bâillements,  yeux qui piquent et  paupières lourdes sont les signaux d’alarme. L’envie de dormir passe au bout d’une quinzaine de minutes et ne revient que 90 minutes plus tard.

(A consulter: www.institut-sommeil-vigilance.org)