20110830_144543Courir. Encore et toujours courir. Jamais assez rapide pour faire face à la montagne de travail. A la montagne de mails. A la montagne de linge à repasser. A la montagne de demandes des uns et des autres. On serre les dents, pas le temps, stressés, débordés, on lutte pour rattraper ce temps qui file.

Le matin succède à la nuit qui a suivi le jour en un éclair, on ferme les yeux, à peine, et déjà c’est l’heure de…et puis de et encore de…au secours…tout est urgent et je suis fatiguée…si fatiguée, mais je n’ai pas le temps de m’arrêter, j’ai la sensation qu’on m’a dépossédée de ma capacité de penser, je suis un robot.

La mécanique grince, la suractivité entraîne un sentiment d’essoufflement, on épuise ses ressources, et là-bas, dans un coin du cerveau, passe un nuage, sorte d’îlot tranquille loin du flot incessant des sollicitations, un petit bout de rêve, un morceau de paradis où le temps ne serait plus dilaté mais enfin suspendu.

Le burn-out nous guette, et ce n’est pas un effet de mode: selon une étude réalisée en 2015 par l’Institut national de veille sanitaire, les femmes seraient deux fois plus nombreuses que les hommes à risquer de sombrer. Enfants, famille, maison, travail, les petits soldats s’épuisent dans un combat perdu d’avance.

Et si on profitait de l’été pour déposer les armes, muer, muter, se calmer, débrancher, déconnecter, bref, envisager la vie autrement ? Qui veut voyager loin, ménage sa monture, dit-on, alors essayons de ralentir pour aller mieux et faisons un sacré beau pied de nez à cette société de la performance et du toujours plus.

Un bain de nature

Profitons des vacances. Des chercheurs de l’université de Stanford, aux Etats-Unis, se sont intéressés aux bienfaits de la nature sur la santé mentale. Ils se sont aperçus qu’une promenade de 90 minutes en forêt, ou autour d’un lac par exemple, permet de voir la vie de manière plus positive, et évite de ruminer des pensées négatives.

Au scanner, la zone du cerveau liée aux pensées négatives est moindre après une promenade au vert, ce qui n’est pas le cas après une balade en milieu urbain. Et ces bénéfices surviennent dès la première promenade dans la nature. Mer ou montagne, campagne, tout est bon pour nous, emmagasinons de l’oxygène et des souvenirs. Et gardons l’habitude de marcher par exemple, si nous sommes des citadins, ne serait-ce qu’un quart d’heure, pendant la pause du déjeuner, dans un parc ou un jardin.

connectons-nous

La technologie est invasive et apporte un surcroît de travail au cerveau qui doit faire le tri constamment pour nous permettre de nous concentrer. Les sonneries et alertes lumineuses font baisser nos capacités cérébrales de 10%. Alors éteignons les portables, fermons les ordinateurs, prenons un bon bouquin ou prenons le temps de jardiner, de cuisiner, de faire la sieste, de chanter ou de jouer de la guitare.

L’été, le soleil recale notre horloge biologique et nous apporte de l’énergie. Stockons lumière et chaleur. La paresse  a aussi son utilité : elle permet de trouver l’équilibre. Les  taoïstes prônent  le lâcher prise, faire confiance et s’ouvrir à la vie. C’est à dire avancer avec ce que propose la vie. Notre société hyperactive ne nous y invite pas.

(Sources: elle.fr./santemagazine.fr)

(A lire: « Eloge de la lenteur » de Carl Honoré, éditions Marabout- « )