
Alors, que fait-on ? On lâche les amarres ou on serre les vis ?
Les émotions
Une émotion bien canalisée, c’est-à-dire analysée et acceptée par la personne, est une source d’énergie qui peut amener à être plus créatif, plus dynamique ou à mieux travailler en groupe.
En revanche, une émotion réfrénée, non exprimée, nous engonce comme un manteau trop petit, nous freine et nous enferme.
La colère rentrée par exemple mijote à petit feu et nourrit le ressentiment. Elle nous rend aigres et contre-productifs.
Un tempérament inquiet, craintif, rend gauche, empoté, lent.
L’impatience peut nous aiguillonner, ou nous faire déraper. L’ennui génère un état apathique, nous enlève notre capacité à capter et comprendre les autres…
Voici quelques profils qui ont du mal à faire coexister l’affect et le travail.
Le timide

Il y a trois ans une étude démontrait que 41% des cadres avaient « au moins un peu peur » de leur supérieur hiérarchique, ce qui pouvait parfois les paralyser.
Le timide doit apprendre à dédramatiser la situation, il n’y pas danger de mort. Il doit aussi essayer d’être moins perfectionniste : la peur de mal dire, ou de ne pas assez bien faire engendre des blocages.
Il doit s’oublier. Le timide est souvent un orgueilleux, il croit que tout le monde le regarde, le détaille : trop gros, trop petit, mal habillé. Mais c’est lui qui le pense et non les autres.
Mon conseil : des séances de sophrologie ou d’EFT (Emotional Freedom Therapy)
Le naïf enthousiaste

Le meilleur ami peut trahir, le directeur être impitoyable et le PDG se mettre aux abonnés absents. Les échecs le mettront alors plus bas que terre, lui faisant perdre toute confiance en lui.
Le naïf donne sa confiance, il est aimable. Forcément, puisqu’il est sûr que tout le monde l’aime. Ses joies sont exacerbées. Mais ses peines le seront aussi et elles arriveront vite car il pêche par excès de confiance en lui.
Se croyant indispensable, il a pris les marques de sympathie pour argent comptant et s’est cru autorisé à être lui-même. Erreur grossière qu’il paiera cash, souvent par une mise au placard.
Mon conseil : l’Hypnose Ericksonienne peut être bénéfique.
Le dépendant affectif

Il a un vrai besoin d’exister et d’être indispensable.
Incapable de reconnaître seul sa propre valeur, il a besoin du « tampon » virtuel de super bosseur et super collègue pour trouver son équilibre. C’est là que son ego se met à gonfler, gonfler…
Manipulateur, jaloux, il se focalise sur des détails, épie un peu tout le monde et ne vit qu’au travers de sa relation avec les autres.
Le jour où on le trouve pesant et pas si indispensable que ça, c’est un drame. Il préfèrera partir plutôt que déchoir.
Mon conseil : l’EFT sans hésiter, ou une psychothérapie.
Le déçu de la vie

Multitâches, compétitif, rentable, il sera le meilleur, la pierre angulaire de la boite, celui ou celle qui diffuse de l’énergie en continu. Un exemple de ténacité et de bonne humeur pour les autres. Jusqu’à l’effondrement. Jusqu’au burn-out.
Mon conseil : réflexologie plantaire et anti-dépresseurs (en phytothérapie).
Alors, les émotions ont-elles leur place au travail ?

Chacun doit cacher ses émotions profondes et mettre le masque qui correspond à son rôle.
Le commercial doit être sympa et audacieux, le conseiller financier sympa et rassurant, l’aide-soignant doit montrer de l’empathie, le notaire de la réserve, et l’employé des pompes funèbres n’est évidemment pas un rigolo. Chacun joue sa partition.
Et pourtant, aujourd’hui, la culture start-up encourage l’expression des sensibilités. On appartient à une équipe et la personnalité de chacun, sa singularité, est importante.
Parce que cacher ce que l’on ressent à longueur de temps provoque une grande fatigue psychologique et que le fait de se couper de ses émotions véritables peut générer une vraie souffrance.
Savoir dire ce que l’on ressent, avec mesure, se révèle positif, induit la confiance. Une sensibilité maîtrisée, c’est aussi cela l’intelligence !
