
Bon, d’accord, j’exagère, mais c’est un peu ça. Et du coup, quand on n’a pas ce qu’on attend, parfois impatiemment, comme le chien attend sa gamelle, parfois intensément mais assez posément, parce qu’on a appris à bien se comporter, et bien, on est déçus.
Okay, alors n’attendons rien, promenons-nous dans la vie sans aucune illusion et là c’est sûr, nous ne serons pas déçus. Mais alors pas du tout. Mais nous serons au choix (cocher la case): triste, amer, ennuyé et ennuyeux, pas motivé, cynique ou sinistre. Ouaps, quel tableau !
En fait, nous pouvons difficilement nous passer des autres. Bien sûr nous avons une personnalité et une identité. Mais cette identité dépend beaucoup du regard des autres, ou de l’autre. Grâce à ce regard, elle évolue, se renforce, s’adapte, alors même que, dans un état d’orgueil absolu, nous préférerions, officiellement par souci de liberté, officieusement pour garder le contrôle et le pouvoir, être totalement indépendant de ce fameux regard des autres.
Parfois pour ne plus courir le risque d’être déçu, non reconnu , non gratifié dans la représentation de nous mêmes que nous proposons aux autres, nous nous écartons, nous ne participons plus. on nous taxe alors de sauvage, de timide,de peu sociable ou, au mieux, de discret. Passe-muraille ou passe-partout, on se faufile, toujours présent, jamais gênant, toujours aimable mais jamais trop aimant, toujours d’accord, ce qui nous vaut de bonnes amitiés, puisque nous sommes hors conflit, hors débat, hors ragot, tellement consensuel: le rêve quoi ! Mais quel ennui !
Bon, mais Alain, le philosophe, de son vrai nom Emile-Auguste Chartier, a dit: « Fais ce que tu dois, et n’attends jamais rien en retour. si quelque chose vient, accueille le comme un cadeau. «
Accepter de se mettre en danger de non-recevoir, c’est donner, sans monnaie d’échange. Donner c’est gratuit, mais ne le répétez pas, ça peut rapporter gros !
