Dans plusieurs maternités brésiliennes réputées, un nouveau service vient de faire son apparition et quel service ! Désormais vous pouvez faire partager à votre famille et vos amis votre accouchement en direct, en temps réel, sur internet. La maternité filme les images de la sortie de bébé jusqu’à son berceau.

L’accès aux accouchements en ligne se fait à l’aide d’une carte distribuée à la famille et éventuellement aux proches.
Dans certains cas, le nourrisson est ensuite filmé en continu dans son berceau. Pleurs, soupirs, changements de couche, rien n’est laissé de côté.

Dans ces établissements, on dénombre presque autant d’accouchements visibles en ligne que de naissances sans caméras, un score impressionnant quand on sait que cette offre n’a pas plus de deux ou trois mois d’existence.

La plupart de ceux qui optent pour cette prestation ont des parents au loin. “Je n’ai jamais ressenti une telle émotion”, résume Talyta Pinheiro, qui a pu assister d’Espagne à la naissance de son neveu.

Le “web berço”, ou “baby brother”, divise les médecins. La controverse porte sur la présence des caméras dans la salle d’accouchement. On estime en effet que des complications peuvent survenir dans 10 % des cas. Certes, la diffusion respecte certains protocoles. On ne propose jamais ce service aux mères ayant une grossesse à risque. En cas de problèmes au cours de la naissance, la caméra arrête aussitôt de filmer et la mise en ligne est aussitôt annulée. La caméra ne doit montrer ni incision ni points de suture.

Cependant, certains médecins chevronnés refusent sa présence. “Il s’agit d’une intervention chirurgicale, et les caméraspeuventdistrairel’équipe”, estime Eduardo Cordioli, obstétricien et coordinateur de la maternité de l’hôpital Albert Einstein à São Paulo.

“La diffusion de l’accouchement rapproche les familles et tranquillise ceux qui sont loin”, estime pourtant Márcia Maria da Costa, obstétricienne à l’hôpital São Luiz à São Paulo.

Ce type de service apparaît à un moment où les meilleures maternités des grandes villes brésiliennes se livrent une concurrence acharnée. Le taux de natalité a considérablement baissé : dans les an­nées 1960, les Brésiliennes avaient six enfants en moyenne, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

Les maternités ont compris qu’il ne leur suffisait plus d’avoir un matériel de pointe, mais qu’il fallait aussi qu’elles proposent des prestations haut de gamme”, commente Heles Soares Júnior, spécialiste de la gestion hospitalière à l’Université pontificale catholique du Minas Gerais (AHMG). Ces hôpitaux proposent donc des cours aux nouveaux pères (apprendre à changer une couche, donner le biberon), leur proposent des menus raffinés et des massages pour calmer leur angoisse.

(Source : Courrier International)