Une étude menée par des chercheurs de l’Inserm/Université de Bordeaux a révélé que l’abus de consommation des benzodiazépines (tranquillisants et somnifères) pendant plusieurs années favoriserait le risque de maladie d’Alzheimer. Ainsi, chaque année, entre 16 et 31 000 cas de maladie d’Alzheimer seraient liés à des molécules présentes dans des médicaments aussi courants que le Témesta, le Lexomil, le Xanax, le Valium ou le Mogadon…

Selon le Professeur Bégaud, qui a mené les recherches, le risque de maladie d’Alzheimer serait augmenté de 20 à 50% pour des personnes âgées suivant ce genre de traitement.

Or en France, chaque année, il s’en vend 120 millions de boites !

Au lendemain de la “révélation” de Sciences et Avenir, selon laquelle une “étude épidémiologique à paraître sur les anxiolytiques et les somnifères” montrerait qu’ils augmentent le risque de maladie d’Alzheimer, cent onze articles étaient déjà publiés sur internet !

Mais que peut-on dire aujourd’hui scientifiquement de cette « révélation » ? D’après le docteur Frédéric Rouillon,  Chef du service de la Clinique des maladies ­mentales et de l’encéphale de l’hôpital Sainte-Anne , « les résultats obtenus jusque-là ne permettent pas d’établir de manière irréfutable qu’un traitement par benzodiazépines est une des causes de la maladie d’Alzheimer. Mais, si cette polémique peut inciter les Français à y recourir de manière plus raisonnable, elle aura été utile « .

Le lien direct entre la prise des médicaments incriminés et le déclenchement de la maladie d’Alzheimer, en réalité, n’a pas été prouvé, il y a une suspicion. Ce qui est certain, c’est que les prescriptions sont trop longues. En effet, établies au départ pour une insomnie passagère ou un état de stress ponctuel,   elles sont souvent renouvelées pendant des mois, des années, voire des dizaines d’années, alors que leur prise régulière ne corrigera ni l’insomnie ni l’angoisse chronique.