Connu aussi sous le nom bien français de « biture express » ou appelé « alcool défonce », le binge drinking est un mode de consommation qui consiste à absorber une grande quantité d’alcool dans un court laps de temps. Le but du jeu est de prendre la plus grosse cuite possible en un minimum de temps, d’avaler une quantité incroyable d’alcool, le plus fort possible pour atteindre un état de perte de contrôle le plus rapidement possible.

Le binge drinking, est un anglicisme que l’on peut traduire par « hyperalcoolisation », « intoxication alcoolique aiguë», « alcoolisation paroxystique intermittente »ou bien par « alcoolisme périodique ». Ce type de comportement d’alcoolisation massive où l’état d’ivresse est recherché rapidement, est considéré comme une addiction ou une dipsomanie, dès lors que la dépendance à l’alcool sous forme épisodique est établie.

En France, des reportages ont tenté de cerner le phénomène en décrivant les comportements sociaux associés (fêtes d’étudiants, regroupements de jeunes avec beuveries sur la voie publique, etc). Cette conduite à risque peut entraîner la mort via un coma éthylique.

Dans la majorité des pays, ce phénomène est essentiellement masculin, sauf au Danemark, en Finlande et surtout au Royaume-Uni (où les filles sont plus nombreuses à s’enivrer que les garçons).

Les origines du Binge Drinking

Ce mode de consommation vient des pays anglo-saxons et scandinaves où celui-ci est considéré comme un problème majeur de santé publique. C’est sans doute une perversion du phénomène des « Happy hours » qui permettent de boire à moitié prix pendant un temps limité.

Paradoxalement, c’est peut-être aussi une conséquence du principe « drink or drive » : si vous ne conduisez pas, buvez !

En Angleterre, il y a 4 ans, le gouvernement a lancé une campagne nationale de prévention  « Know your limits » . Celle-ci est composée de spots télévisés et radio ainsi que d’affiches mettant en scène des personnes ivres qui sont victimes d’accidents, de violences ou de viols.

En France

Aujourd’hui, ce phénomène gagne le sud de l’Europe et, selon une enquête réalisée il ya 5 ans, 18 % des garçons et 6 % des filles âgés de 17 ans boivent de l’alcool régulièrement. 46 % de ces mêmes jeunes déclarent en avoir consommé de manière excessive dans les 30 derniers jours.

Une autre étude sur la santé et les consommations révèle que 2,3% des jeunes âgés de 17 ans ont avoué avoir pratiqué le Binge drinking.
Les enquêtes réalisées par la SMENO (Sécurité sociale étudiante) sur les consommations des lycéens ont constaté début 2007 que 16% des garçons (et 9% des filles) déclarent avoir une ivresse par soirée ! Chiffres à rapprocher des déclarations de consommation de 7 verres et plus d’alcool par soirée (41% des garçons et 19% des filles).

Les effets néfastes sur l’organisme et sur le comportement

Le binge drinking peut causer des complications graves: coma éthylique, traumatismes, troubles respiratoires, problèmes cardiaques, pathologies du foie, décès dans certains cas…

Il est considéré comme un indicateur des consommations d’alcool à problème ou encore des futures dépendances.
Mais la principale cause de menace sociale de ce mode de consommation se situe au niveau des troubles du comportement qui lui sont associés.

Au-delà des accidents,  les pertes de contrôle, les comportements impulsifs mais aussi les manipulations et violences physiques peuvent se révéler extrêmement dangereux pour les autres mais aussi pour soi. On peut évoquer aussi une baisse de vigilance vis-à-vis des risques sexuels qui peuvent entraîner des conséquences irréversibles comme les viols,  les maladies sexuellement transmissible (MST, SIDA, Syphilis …).

« La consommation excessive ponctuelle et festive n’expose pas aux mêmes dangers que la consommation régulière d’alcool. La perte de contrôle, les comportements violents et impulsifs peuvent se révéler dangereux pour les autres mais également pour soi. Au-delà des accidents de la route ou de sport, le jeune éméché devient la victime idéale de rixes, de manipulations et de violences physiques, morales ou sexuelles« . Ces excès peuvent également sensibiliser sur le long terme le cerveau aux effets de l’alcool.

Comment lutter contre le binge drinking ?

L’Académie de médecine propose dans son rapport 15 recommandations à mettre en place pour lutter contre ce phénomène : le renforcement des mesures existantes, l’interdiction du sponsoring des soirées estudiantines par des marchands d’alcool, l’interdiction de l’alcool dans toutes les manifestations sportives et l’amélioration de l’éducation à la santé, qui pourrait débuter dès l’enseignement primaire.

(Sources : smeno.com / dailymotion.com)