Les pharmaciens sont mis sur le banc de touche par UFC-Que choisir qui vient de ruiner leur réputation en matière de conseils envers leurs clients.

L’association de consommateurs a  voulu vérifier que les pharmaciens respectaient bien leur devoir de conseiller leurs clients en cas d’achat de médicaments sans ordonnance, ceux qui ne sont pas remboursés.

Accusation

Selon l’association de consommateurs, face à une personne sur le point d’acheter une boîte d’aspirine et une autre d’ibuprofène, seules 52 % des officines visitées (648 pharmacies) ont signalé spontanément le risque d’interaction entre ces deux molécules (susceptible de provoquer par exemple un ulcère), 10 % évoquant ce risque uniquement après une question du patient.

La capitale brille par son mauvais exemple, avec des chiffres encore plus alarmants que dans le reste de la France: à  Paris, 64% des pharmaciens – et non 48 – n’ont pas averti la cliente du danger potentiel de l’association de ces deux médicaments.

Autre critique: des écarts allant de 1 à 4 sur le prix des médicaments non remboursés. Par exemple, une boîte d’aspirine Upsa vitamine C achetée 1,30 euro à Carcassonne a  été facturée 4,95 euros à Orléans. A Paris, elle passe de 1,95 euro à 3,15 euros entre deux officines de la même rue. De plus, la mention «le prix des médicaments non remboursables est libre», obligatoire depuis 2003 et censée inciter à comparer les prix, est absente dans neuf pharmacies sur dix.

Je peux ajouter que dans le Sud-Ouest, dans notre bonne ville de Bayonne par exemple, le même produit homéopathique, le Poconéol, vendu plus de 8 euros dans certaines pharmacies, est à 4, 20 euro dans d’autres (très peu) et que sur les produits amincissants, les prix varient du simple au double entre le département des Pyrénées Atlantiques et celui des Landes où les apothicaires, apparemment, se font une marge coquette.

L’UFC dénonce le manque de concurrence. Elle demande la présence d’un texte mentionnant les principaux risques d’interaction, directement sur les boîtes de médicaments sans ordonnance, et l’interdiction de la publicité hors du lieu de vente. Et surtout, elle demande la surveillance d’un pharmacien diplômé dans les parapharmacies et en grande surface.

Défense

Que dire ? Baisse du prix des médicaments, diminution des prescriptions ou frilosité des médecins qui ont peur de se faire taper sur les doigts, déremboursements de la Sécu, contraction des marges sur les génériques, concurrence des parapharmacies ou de certaines chaines de pharmacies « discount »… la partie devient parfois difficile pour les pharmaciens. Les médicaments remboursés restent, avec 81% du chiffre d’affaires, leur principal gagne-pain, loin devant l’automédication et les cosmétiques. Mais, selon les titulaires d’officine,  le système de marges dégressives mis en place il y a dix ans n’est plus rentable.

L’avenir reposerait  sur la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoire), qui donnerait au pharmacien un nouveau rôle: conseil en petites pathologies, prévention, dépistage, suivi des maladies chroniques, hospitalisation à domicile… Mais le gouvernement tarde à publier les décrets.

En 2010, la La Sécurité sociale a lancé  des formations sur les maladies chroniques. Elles ne sont pas payantes, mais… rémunérées. Il faudrait que les pharmaciens lâchent leurs caisses enregistreuses pour consacrer un peu de temps à la connaissance approfondie de certains domaines de la santé. Time is money…hélas !

Rappelons un fait important: les apothicaires étaient les précurseurs des pharmaciens. Ils préparaient et vendaient des drogues et des médicaments pour les malades.

Le mot  » Apothecarius » vient du latin, il signifie  « boutiquer« , ce qui correspondait aux pratiques des XIIIe et XIVe siècles, où la boutique était l’élément qui différenciait le commerçant sérieux du charlatan de passage.

Le pharmacien est donc, avant tout, un commerçant:  qu’on se le dise…

(Sources: marieclaire.fr – le figaro.fr)