C’est l’un des troubles les plus fréquents en gastro-entérologie puisqu’il touche 10 % d’une population (surtout féminine), sans que les raisons précises en soient connues.
La constipation peut remonter au plus jeune âge et elle est due soit à une insuffisance, soit, paradoxalement, à un excès de spasmes de l’intestin. Dans le premier cas elle est dite atonique, et dans le second, spasmodique. Mais, quelle que soit sa forme, il faut s’en préoccuper car elle provoque souvent l’inflammation du côlon et une colite.

La constipation concerne une personne sur cinq en France avec une fréquence plus élevée chez les femmes (80%) et les personnes âgées.

On parle de constipation chronique lorsqu’il y a moins de 3 selles par semaines et que l’ancienneté du trouble est supérieure ou égale à un mois.

Lors d’un transit normal, les aliments préalablement digérés au niveau de l’intestin grêle, progressent jusqu’à l’intérieur du gros intestin jusqu’au rectum. Le sphincter interne se relâche pour ensuite se contracter (le sphincter est un ensemble de muscles circulaires qui ferment un orifice).

Lors de la deuxième étape, les muscles de l’abdomen et du diaphragme se contractent, afin d’augmenter la pression à l’intérieur de l’abdomen.

Au cours de la troisième étape, les sphincters internes et externes se relâchent simultanément, puis le rectum se contracte à son tour. C’est cette dernière pression qui permet l’évacuation des selles.

Causes

La constipation fonctionnelle est souvent la conséquence d’un trouble dû à la progression des selles à l’intérieur du côlon. Une hygiène alimentaire inadaptée, un changement des habitudes de vie, un décalage des repas, un changement des habitudes alimentaires, une forte émotion, mais aussi un manque d’exercice physique  ou une maladie en sont les principales causes.

La constipation chronique peut être due à une inflammation de la muqueuse, c’est-à-dire des cellules qui tapissent l’intérieur des intestins. Ce phénomène se produit par exemple en cas de problèmes hormonaux. La prise de certains médicaments du genre antidépresseurs, bêtabloquants, les laxatifs irritants, les diurétiques, les médicaments contenant de l’alumine ou de la codéine, sont des facteurs aggravants, sans oublier la grossesse.

Les causes les plus fréquentes sont les suivantes :

-Déficit en fibres: Une alimentation déséquilibrée trop riche en graisse ou trop épicée, une consommation excessive de féculents et de farineux (pomme de terre, riz),  certains aliments tels que le chou, les viandes en sauce, les œufs frits, les bananes, le coing, le chocolat, ou le thé noir…

-Déficit hydrique ou le fait de boire en quantité insuffisante, ainsi que les boissons gazeuses, les sodas, les jus de fruits sucrés et les vins cuits constipent.

-Le manque d’exercice physique (la sédentarité, les voyages)

-L’âge : les personnes âgées sont plus sensibles à la constipation

-Le stress, le manque de temps, la rétention volontaire malgré l’envie d’aller à la selle.

-Les laxatifs. La prise régulière de laxatifs peut créer une accoutumance de l’intestin et augmente le risque de constipation.

-Causes endocriniennes ou métaboliques (diabète, hypothyroïdie, urémie, hypercalcémie, hypokaliémie)

-Affections neurologiques: sclérose en plaques, maladie de Parkinson, accidents vasculaires cérébraux, paraplégie…

-Affections du tube digestif telles que l’obstruction intestinale, diverticulose, tumeurs, maladies du colon, du rectum ou du périnée…

-les laitages de vache.

Les signes et symptômes

On peut se dire constipé si l’on a 2 des des symptômes suivants :

-moins de trois selles par semaine

-des selles dures

-une sensation de blocage rectal

-l’impression d’une évacuation incomplète

-Des douleurs abdominales intenses

-pas de douleur, aucun signe de vie au niveau des intestins

-une alternance de constipation et de diarrhée

-des douleurs rectales

Les complications

Il est fréquent de constater :

-un retentissement sur la qualité de vie

-la présence dhémorroïdes, de douleurs et de fissures à l’anus.

-le durcissement progressif des matières fécales avec finalement une occlusion intestinale (fécalome) qui représente une urgence chirurgicale.

-des colites induites par la stagnation des matières fécales

-l’apparition de troubles psychologiques

-un prolapsus rectal, une descente du plancher pelvien, une descente de vessie avec incontinence urinaire, un prolapsus de l’utérus chez la femme, une incontinence fécale.

L’alimentation

L’alimentation est primordiale. La nourriture du constipé doit être relativement riche en substances dites « de lest » dont une grande partie est inassimilable. La cellulose des végétaux et des légumes remplit parfaitement cet office. Elle augmente le volume des selles et permet une meilleure élimination. On mangera donc fréquemment des pruneaux, des raisins, des pommes, efficaces grâce à leur cellulose mais aussi leurs sels de potassium qui stimulent les fibres lisses intestinales.

Ne pas oublier :

-les céréales (avoine, blé moulu), le pain complet,  le germe de blé qui, par sa vitamine B1, entretient la parfaite contractilité des muscles lisses de l’intestin.

-un grand verre d’eau fraîche bu le matin, une cuillerée à soupe d’huile d’olive prise à jeun.

-1 litre d’eau par jour au moins, entre les repas.

Les massages

Le constipé doit pratiquer sur lui-même des massages abdominaux, en partant de la partie droite de l’abdomen, pour remonter jusqu’aux côtes inférieures, puis, de là, vers le côté gauche pour redescendre ensuite le long du flanc gauche jusqu’à l’aine.

L’oligothérapie

Prendre du magnésium presque systématiquement, car il est laxatif…. Mettre un sachet de chlorure de magnésium dans une bouteille d’eau (boire 2 à 3 verres par jour).

L’homéopathie

Les remèdes classiques de la constipation sont Hydrastis 4 CH et Nux vomica 5 CH, à alterner. Selon les cas, on prendra :

-Pour les douleurs abdominales importantes : Plumbum 5CH

-Pour la constipation de voyage : Platina 5CH

-Quand on a l’impression de ne jamais vider  complètement son intestin, d’avoir une digestion lente, et qu’on peut rester plusieurs jours sans aller à la selle : Graphites 5CH

-Pour des selles très dures : Opium 5CH

-Pour un transit irrégulier : Nux vomica 5CH

-Si on a besoin de faire de grands efforts, que les selles sont douloureuses à expulser, et qu’il y a parfois des fissures anales : Alumina 7CH

-Si on ressent une sensation de poids sur l’estomac dès les premières bouchées d’un repas, que les selles sont volumineuses, dures et sèches : Bryonia alba 5CH

-Quand on est attiré par  les aliments salés : Natrum muriaticum 5CH

La phytothérapie

Certaines sont vraiment efficaces :

  • L’angélique est particulièrement utile en cas de ballonnement
  • La chicorée stimule la digestion
  • La mauve possède des propriétés intéressantes sur le transit intestinal
  • La fumeterre est traditionnellement utilisée afin de favoriser les phénomènes d’élimination de l’organisme
  • L’artichaut contribue à améliorer le confort du système digestif.

Mais les plantes purgatives sont nombreuses car elles apportent des fibres qui favorisent le péristaltisme intestinal. Ainsi l’ispaghul, le psyllium, le son, le lin et les pruneaux cuits et désucrés consommés à jeun favorisent le transit intestinal.

Les plantes qui agissent en stimulant la musculeuse colique sont le séné, la bourdaine, le nerprun, la rhubarbe, le rhapontic, l’aloès.

Attention, l’utilisation de ces plantes ne doit pas excéder 8 à 10 jours sous peine de provoquer une inflammation de la muqueuse. Aussi, est-il préférable de commencer par la mauve, la pulpe de tamarinier ou la globulaire.

Il est parfois nécessaire de drainer le foie et la vésicule biliaire avec le radis noir, le romarin, l’artichaut ou d’autres plantes cholagogues et cholérétiques. Le jaune d’œuf et l’huile d’olive sont de puissants cholagogues.
On peut aussi, comme nos grand-mères (et c(était efficace) prendre une cuillerée à soupe de graines de psyllium dans un verre d’eau le soir au coucher.

Quelques conseils

Augmenter l’apport de fibres : légumes verts (épinards, haricots verts…), légumes secs (lentilles, haricots blancs, poix chiches, maïs, petits pois…), fruits frais ou secs (trempés 10 minutes dans de l’eau), pain complet, jus de pruneau, céréales complètes.

Les fibres retiennent l’eau, augmentent le volume des selles et accélèrent le transit. Elles stimulent aussi les contractions de l’intestin.

Éviter les excitants, les épices, les gibiers, le riz blanc, le céleri, le chou, les carottes cuites, les bananes, coings, myrtilles, le chocolat, les viandes en sauce, les œufs frits.

Un verre d’eau fraîche le matin éveille le réflexe gastrocolique. Prendre un grand verre d’eau avant chaque repas. En cas de troubles de la déglutition chez la personne âgée, penser aux eaux gélifiées.

En cas de constipation chronique, il est possible d’introduire progressivement dans l’alimentation des produits à base de son  pour atteindre une moyenne de 15 à 25g/jour (afin d’éviter les effets indésirables gênants mais transitoires: ballonnement abdominal avec flatulence et dyspepsie, douleurs abdominales).

La réflexologie plantaire

Evidemment là encore, c’est LA solution. Il faut masser les intestins, bien suivre le tracé des colons, ne pas oublier Foie et VB, la Rate bien sûr, le et parfois aller voir ce qui bloque au niveau psychologique, donc travailler le plexus solaire.