Dans l’affaire de la contamination de la nourriture par le Bisphénol A (BPA), l’Afssa a rendu public les résultats de son évaluation. En effet, selon l’Afssa, le BPA est retrouvé dans la majorité des prélèvements de sodas et de conserves.
Les résultats de l’étude menée par l’Afssa démontrent que la majorité des prélèvements montrent une dose moyenne d’exposition à 1µg/kg/jour (1 microgramme par kilo et par jour).
« Cette dose représente un risque de santé publique considérable. Par exemple, cette dose induit chez le rat des effets sur la reproduction sur plusieurs générations.
Cela signifie que, lorsque l’arrière-grand mère est exposée pendant la gestation à 1µg/kg/jour (1 microgramme par kilo et par jour), l’impact est observé chez les fils, les petit-fils et les arrière-petit-fils.
Ces données sont donc largement suffisantes pour remettre en cause la DJA actuelle qui a été fixée à 50 µg/kg/j sur la base d’études obsolètes », a déclare André Cicolella, porte-parole du RES (Réseau Environnement Santé), dans un communiqué de presse.
Dans le numéro de mars du « Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology », des chercheurs signalent un nouveau danger découvert récemment, posé par le bisphénol A.
Hugh S. Taylor, docteur en médecine, professeur au Département d’obstétrique, de gynécologie et des sciences de la reproduction de l’université Yale, et son équipe de recherche, ont découvert pour la première fois que l’exposition au bisphénol A pendant la grossesse peut provoquer des anomalies dans l’utérus de la progéniture et des altérations permanentes de l’ADN.
Et un autre groupe de scientifiques vient d’annoncer qu’il existe maintenant des preuves solides montrant que les océans de la Terre sont contaminés à l’échelle mondiale au bisphénol A.
Katsuhiko Saido, Docteur de l’université Nihon, à Chiba au Japon, et ses collègues, ont annoncé que la contamination généralisée des océans au bisphénol A résulte des détritus de plastique dur jetés à la mer ainsi que d’une autre source surprenante : la peinture de plastique époxydique utilisée pour assurer l’étanchéité des coques de navires.
Le Docteur Saido a dit à la presse : « Cette nouvelle trouvaille démontre clairement l’instabilité de l’époxy, et montre que le bisphénol A se dégageant de l’époxy atteint l’océan. Des études récentes ont montré que les mollusques, crustacés et amphibiens pourraient être affectés par le bisphénol A, même à faible concentration. »
Les scientifiques ont noté que la lumière décompose rapidement la mousse de plastique blanc aux températures communément rencontrées dans les océans, en libérant un perturbateur endocrinien, le bisphénol A.
Le Dr Saido a expliqué : « Nous avons été très surpris de constater que le plastique polycarbonate se biodégrade dans l’environnement. Les polycarbonates sont très durs, si durs qu’ils servent à faire des poignées de tournevis, des verres incassables de lunettes, et d’autres produits très résistants. Ce constat va à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle le plastique dur demeure inchangé dans l’environnement pendant des décennies ou des siècles. La biodégradation relâche naturellement du bisphénol A dans l’environnement. »
L’équipe de recherche du Dr Saido a analysé le sable et l’eau de mer de plus de 200 sites dans 20 pays, notamment dans des zones d’Asie du Sud et d’Amérique du Nord. Chaque site vérifié contenait des quantités « importantes » de bisphénol A, allant de 0,01 à 50 parties par million.
A lui seul, le Japon rejette 150 000 tonnes de débris de plastique sur les rivages chaque année. Et l’immense zone de déchets de plastique appelé « Great Pacific Garbage Patch », qui a environ deux fois la taille du Texas, contamine désormais la zone entre la Californie et Hawaii.
En fait, le plastique et ses additifs, du style bisphénol A, ne sont pas seulement autour de nous ; ils sont pratiquement à l’intérieur de chacun. Des produits chimiques sont révélés dans le sang et l’urine car ils sont ingérés avec la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et les autres expositions environnementales.
« Nous sommes condamnés à vivre avec la pollution du plastique d’hier et nous aggravons la situation chaque jour en ne changeant pas notre comportement. »
(Source: Le Post)