En France, l’alcoolisme tue plus de cent personnes par jour, cinq millions de Français ont un problème avec l’alcool, et deux millions souffrent de dépendance. Depuis une vingtaine d’années, certains ont réussi à soigner leur addiction grâce au baclofène (Lioresal®), un myorelaxant pris à très haute dose, alors qu’ils avaient jusque-là tout essayé sans succès.

« De nouvelles données relatives à l’utilisation et à la sécurité d’emploi du baclofène (Lioresal et générique) dans le traitement de l’alcoolo-dépendance conduisent l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé à actualiser son point d’information de juin 2011« , écrit l’Afssaps dans son dernier communiqué sur le sujet.

Une étude préliminaire menée en France sur 180 patients alcooliques montre un taux de réussite de 58% avec le baclofène. Un taux jamais atteint par d’autres médicaments. Le baclofène est à l’origine un relaxant musculaire, prescrit aux paraplégiques ou aux patients atteints de sclérose en plaques. C’est le Dr Olivier Ameisen qui a révélé l’effet du baclofène contre l’alcoolisme : après plusieurs cures de désintoxication et plusieurs rechutes, ce cardiologue a testé sur lui-même le médicament. Avec succès. Il le relate dans « Le dernier verre », publié en 2008.

En mettant fin à la sensation de « craving » (de l’anglais: désir ardent, appétit insatiable), ce besoin pressant de reprendre un verre et puis encore un autre , ce médicament révolutionne le traitement de la dépendance. Il ne passe plus par l’abstinence complète. Il devient possible de boire un verre sans les enchaîner.

Une nouvelle étude a démarré en mai, avec le concours de 320 patients alcooliques. Elle est financée par la Sécurité sociale (750.000 euros) et par un généreux mécène (450.000 euros). La moitié des cobayes prendra du baclofène, l’autre moitié un placebo : l’essai est mené en double aveugle (le patient et le médecin ignorent la nature du médicament au cours de l’étude, pour éviter toute influence sur l’issue du traitement).

(Sources: lepoint.fr / sciencesetavenir.fr)