Ouf ! On va pouvoir enfin jeter les chaussures de jogging, celles sur coussin d’air, celles avec mousse à mémoire de forme, celles avec ventilation micro-cellulaire, celles avec un amorti avant-arrière en silicone…jeter les chaussettes en coton, en presque tout coton, en fil…et courir pieds nus, quelle délivrance !
Et oui, des chercheurs ont observé que les champions qui couraient pieds nus ne se faisaient jamais mal : pas de tendinite, pas de problème musculaire, pas de rigidité de la voute plantaire, pas de rupture de ce sacré tendon d’Achille, pas d’ampoules, rien, rien, rien.
D’abord, le pied s’adapte à la surface sur laquelle on court. Cette faculté d’adaptation permet d’éviter les traumatismes des membres inférieurs et même de la colonne vertébrale. En recueillant une information, le pied l’amortit et permet une adaptation de tout le corps.
Ensuite, après 1h de course, le pied s’échauffe, gonfle d’environ 8 % et transpire. Autant de causes d’inconfort à l’intérieur d’une chaussure que les pieds nus ignorent.
Notre corps est fait pour marcher ou courir pieds nus : le développement de la foulée étant plus dynamique, la plante entre en premier en contact avec le sol, puis le talon vient toucher, se relève, la plante suit puis les orteils propulsent le coureur.
L’atterrissage se fait sur l’avant du pied, alors qu’avec nos chaussures de compet’, on retombe sur les talons qui supportent alors 3 ou 4 fois le poids de notre corps, ce qui crée des microtraumatismes au niveau des genoux et des hanches en particulier, sans parler de la colonne vertébrale.
La peau du pied contient des récepteurs de pression et de température. En contact direct avec le sol, elle donne des informations sur ses caractéristiques: chaud, humide, glissant, friable. En recueillant ces informations le pied les absorbe en douceur et permet une adaptation de tout le corps.
Muscles, tendons et articulations contiennent aussi des récepteurs permettant d’adapter la position du pied dans l’espace et d’éviter les torsions ou entorses.
Très bien, c’est génial de courir dans le sable. Mais pour le vrai coureur, celui ou celle qui fait du running en forêt, sur du gravier ou sur du bitume, ça fait mal et par terre, il y a plein d’aspérités qui blessent. Alors, que faire quand on a pas une plage à portée de main ?
Des conseils
L’adaptation est longue, les premières séances devront être très courtes, sur un sol sans difficultés. Les sensations douloureuses ressenties au cours des premières séances sur des terrains difficiles (comme des petits), sont dues non pas à l’endommagement des tissus, mais à l’hypersensibilité de la plante des pieds.
Ces sensations disparaissent après quelque temps de pratique
Attention : la douleur est un signal qui ne doit pas être ignoré. On doit inspecter minutieusement ses pieds et si cela persiste, arrêter.
Quand on court pieds nus, il est fréquent d’avoir des courbatures bizarres : c’est normal, le capiton plantaire, au début, ne va pas remplacer des semelles épaisses.
Donc, pour ceux qui veulent tenter cette échappée belle, il faut commencer par courir lentement, 5 minutes, 2 fois par semaine d’abord, puis monter en puissance et en fréquence pour arriver à développer et endurcir la peau, les muscles, les tendons qui ont été dorlotés pendant des années.
Un peu de constance dans l’effort et les pieds adopteront une courbure accentuée, un dynamisme particulier, une endurance nouvelle pour un plaisir renouvelé.
Bonjour,
Merci pour cet article intéressant 😉
Petit retour d’expérience sur ce sujet : J’ai commencé à courir pieds nus il y a quelques semaines, et fais actuellement des séances hebdomadaires de 30 à 40 mn environ : l’impression de légèreté est vraiment extra, et on éprouve un plaisir presque « animal » à retrouver des mouvements naturels 😉 Les courbatures des premiers temps dans les mollets et sous la voûte disparaissent assez rapidement ; Pour « préparer » un peu les pieds (pas habitués au contact avec le sol, ni à travailler autant !), on peut commencer par de la marche : sur terrain naturel, je randonne également pieds nus dès que c’est possible, et je pense que c’est une bonne entrée en matière avant de se mettre à la course… Comme tu l’indiques il faut bien veiller à adapter la technique de course, et retrouver une foulée naturelle (en « cycle avant »), rendue difficile par le port de chaussures, sinon c’est la blessure au talon garantie 😉
Et toi, tu pratiques également la course pieds nus ?
A+
Olivier