Traitement indiqué dans les cancers, en particulier aujourd’hui le cancer de la prostate, c’est une technique spécifique de radiothérapie qui consiste à délivrer des rayonnements à partir d’une source radioactive implantée dans l’organisme, dans la tumeur même ou à son contact. Ces rayonnements ont pour finalité de détruire les cellules cancéreuses… en tâchant au maximum de préserver les tissus ou les organes sains avoisinants. Ce traitement s’applique généralement aux tumeurs de petite taille et assez faciles d’accès.

L’avantage principal de la curiethérapie est la possibilité de délivrer une dose importante dans un volume étroit, avec, en principe, une dose satellite réduite au niveau des organes voisins.

La curiethérapie est souvent associée à d’autres traitements (opération, chimiothérapie, radiothérapie externe…). Il arrive que la curiethérapie soit utilisée pour éviter une opération qui risque d’être assez mutilante. Elle est principalement indiquée pour des cancers ORL (gorge), pulmonaires, digestifs, gynécologiques (utérus, certains cancers du sein…), et des cancers de la prostate.

A la différence de la radiothérapie externe, le rayonnement photonique utilisé traverse d’abord la tumeur, où il s’atténue rapidement, avant d’irradier secondairement les tissus sains adjacents à la tumeur.

La technique : on place tout d’abord des vecteurs creux inactifs (tubes en plastique, aiguilles vectrices ou applicateur gynécologique), sous anesthésie locale ou générale. On vérifie la bonne distribution prévisionnelle de la dose par l’étude dosimétrique, avant de « charger » secondairement les éléments radioactifs.

Différentes possibilités de traitement existent selon le débit de dose.

Le débit correspond au rapport entre la dose délivrée et le temps pendant lequel les sources radioactives restent à l’intérieur du tissu à irradier.

On distingue:

-La curiethérapie à haut débit de dose (HDR) : dans ce cas, le traitement dure quelques minutes et est répété entre 2 et 10 fois, à raison d’une à plusieurs fois par semaine. Ce type de traitement ne nécessite généralement pas d’hospitalisation, sauf si la mise en place du matériel vecteur nonradioactif nécessite une anesthésie générale.

-La curiethérapie à bas débit de dose (LDR) : les sources radioactives sont laissées en place de façon continue pendant plusieurs jours et ce traitement nécessite une hospitalisation de quelques jours.

-La curiethérapie pulsée est une technique qui consiste à utiliser une source radioactive de petite taille qui se déplace pas à pas à l’intérieur des tissus à irradier. Chaque pulse dure de 5 à 45 minutes et un pulse est délivré toutes les heures, 24 h sur 24.

-Dans le traitement des tumeurs de la prostate, une des techniques possibles est la mise en place de grains d’iode 125 qui sont mis en place sous anesthésie et laissés en place de façon définitif.

La curiethérapie de la prostate

Une curiethérapie de la prostate consiste à mettre en place, à l’intérieur de la prostate, des sources radioactives, sous la forme de grains, de fils ou de micro-sources. Ces sources radioactives (iode 125 généralement, ou plus rarement iridium 192) émettent des rayonnements qui détruisent les cellules cancéreuses.

La dose de rayonnement décroît très vite au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source radioactive ce qui permet de limiter les effets secondaires sur les tissus sains avoisinants (vessie, rectum, canal anal).

Certaines curiethérapies de la prostate sont réalisées avec des implants temporaires (sources d’iridium 192). D’autres, le plus souvent, avec des implants permanents (grains d’iode radioactifs), qui restent à demeure dans la prostate du patient mais perdent leurs propriétés radioactives au bout de quelques mois. On considère en effet que la radioactivité résiduelle est négligeable au niveau des implants au bout d’un an après implantation.

Le patient est pris en charge, en association avec un urologue, par un oncologue radiothérapeute spécialisé dans la curiethérapie.

(Sources : Institut de Cancérologie Gustave Roussy / Cancer Info)