Au début du mois de juin, Danone a annoncé qu’il retirait des dossiers déposés devant l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) qui devait évaluer les bienfaits supposés pour la santé de ses produits laitiers Actimel et Activia.

L’EFSA est le passage obligé pour obtenir l’autorisation de vanter auprès du consommateur les bienfaits supposés pour la santé des aliments. L’objectif est de faire le ménage entre les vraies et fausses assertions des industriels de l’agroalimentaire qui mettent de plus en plus en avant les bienfaits de leurs produits sur la santé.

L’EFSA avait émis des doutes en février à propos des effets de « l’immunofortis », un cocktail de prébiotiques incorporé dans les aliments pour bébés et censé renforcer leur système immunitaire.LA  décision que le groupe de produits laitiers explique par un «manque de visibilité dans l’application du règlement européen sur les allégations santé ».

Le groupe de produits laitiers explique sa décision concernant Activia et Actimel par un «manque de visibilité dans l’application du règlement européen sur les allégations santé ».

Pour le bureau d’études Oddo Securities, cette décision de retrait des dossiers est «intelligente. Elle va libérer le groupe de cette notion de l’alimentation médicale sans pour autant lui retirer le bénéfice d’un positionnement santé de ses produits».

Selon certains analystes, Danone veut éviter le buzz médiatique qu’auraient engendré d’éventuels avis négatifs.

La réalité est toute autre car, dans la foulée, après la France et le Royaume-Uni, le groupe laitier ne communiquera plus sur le « bénéfice santé des bactéries actives et vivantes ». Une décision qui fait vaciller un peu plus la stratégie commerciale du géant français car elle  touche au cœur de la stratégie du groupe qui s’est orientée depuis plusieurs années sur le thème « la santé pour tous par l’alimentation« .

Il a ainsi consacré des sommes importantes à la recherche et au développement dont le budget est passé de trois millions d’euros à une trentaine de 2005 à 2008. 
Pour Actimel, par exemple, 7 études cliniques ont été menées sur plusieurs années pour un total de 12 millions d’euros, dont la plus onéreuse a coûté 4,5 millions d’euros.

Dans le Nouvel Observateur, Didier Raoult, Chef du laboratoire de virologie à l’hôpital de la Timone de Marseille, exprime une opinion très réservée.

« Les familles des probiotiques sont nombreuses et les bactéries n’ont pas toutes les mêmes effets sur le tube digestif et l’intestin…Reste une certitude : modifier la composition de ces bactéries dans le tube digestif n’est pas neutre. Et nous connaissons encore mal les effets indésirables ».

Et il ajoute : «  Ni la génétique, ni la plus faible activité physique, ni la seule malbouffe ne suffisent pour expliquer cette pandémie (L’obésité). Sans parler de la croissance spectaculaire de la taille des nouvelles générations. »