Tristesse, fatigue, insomnies, manque d’appétit, du mal à se lever le matin, une sensibilité exagérée, … quand on déjà fait une dépression, on connaît bien ces signaux d’alarme. Et oui, malheureusement, les risques de rechute sont fréquents dans les dépressions. Un patient qui a déjà fait un épisode dépressif a 60% de risque d’en faire un autre au cours de sa vie. Celui qui en a fait deux a 70% de risque de rechute. A trois épisodes, cette probabilité passe à 90%

La dépression est une maladie qui doit être prise au sérieux et traitée correctement. Dés le premier épisode, il faut savoir accepter son état, et admettre qu’il s’agit d’une maladie comme une autre, et qui se soigne. Accepter les traitements proposés, et dès que l’on a retrouvé l’énergie suffisante, se prendre en main et s’impliquer dans des thérapies, que ce soit des thérapies courtes ou des médecines douces type réflexologie, massage énergétique ou sophrologie.

Attention : je ne plaide pas la cause des traitements allopathiques et de la cohorte des Zoloft, Prozac, Séroplex et autres. Mais parfois, le thérapeute lui-même doit savoir envoyer vers des spécialistes (neurologues, psychiatres) quand les symptômes signalent une pathologie grave. Bien sûr les antidépresseurs ne sont que des béquilles, mais ils aident à traverser des zones désertiques dans lesquelles on peut se perdre.

La personne peut ensuite, ou en même temps, se faire aider par des méthodes dites douces, l’un n’empêche pas l’autre !

LES CAUSES DE LA RECHUTE

-Ne pas respecter son traitement

La première cause de rechute est le mauvais suivi thérapeutique. Un traitement antidépresseur doit être pris impérativement six mois minimum pour être efficace. Près de 40% des patients ne respectent pas la stratégie thérapeutique convenue et arrêtent les médicaments avant trois mois.
Certes, les antidépresseurs (quand on ne peut les éviter, évidemment) sont efficaces. On en ressent les effets au bout de trois à quatre semaines et  on se croit sorti d’affaire. Chez les personnes fragiles, les mélancoliques, les maniaco-dépressifs, tous ceux dont la fragilité est inscrite au niveau génétique, c’est la même chose : prendre un traitement  longtemps, des mois, voire plus, c’est lourd. On fait un break et c’est la rechute.

Un épisode dépressif dure en moyenne entre six et huit mois. La disparition des symptômes survient trois à quatre semaines après le début du traitement : c’est seulement la phase de rémission des symptômes.

C’est lorsque la maladie s’aggrave au cours de la phase de rémission que l’on parlera de rechute. Ou, si l’épisode dépressif réapparaît après plusieurs mois ou plusieurs années de tranquillité.

Quatre malades sur dix ne respectent pas la stratégie thérapeutique décidée avec leur praticien et arrêtent les médicaments après moins de trois mois de traitement, sans en parler avec leur médecin. En cas de rechute, celle-ci se manifeste rapidement, le plus souvent dans les deux mois qui suivent l’arrêt prématuré du traitement.

-Une fragilité émotionnelle

Si une personne est vulnérable psychiquement, l’apparition d’un nouvel événement douloureux ou perturbant pourra déclencher un nouvel épisode dépressif. Il y a 22 % de récidives chez les femmes, contre 13 % chez les hommes. Par ailleurs, les personnes âgées subissent davantage de dépressions chroniques, et leurs rechutes sont plus fréquentes.

Mais c’est surtout la manière de faire face à la situation ainsi que le rôle structurant et protecteur de l’environnement social qui vont compter pour l’individu. Doivent être pris en considération les facteurs douloureux, la mauvaise insertion sociale et les réactions inadéquates du patient.

L’entourage affectif et social joue un rôle important dans la prévention des rechutes. Les malades divorcés ou veufs et les personnes ayant peu de relations sociales font davantage de rechutes que celles qui bénéficient du soutien de leur entourage.

-L’âge et le sexe

On constate une augmentation de la dépression parmi les jeunes, particulièrement dans la tranche d’âge 25-44 ans.

De plus, la fréquence de la dépression est plus élevée chez la jeune femme de moins de 35 ans, tandis qu’elle augmente à partir de 50 ans chez l’homme, pour devenir identique dans les deux sexes à partir de 65 ans. Il n’en reste pas moins que les femmes dépriment deux fois plus que les hommes, à nuancer avec la longévité féminine et le fait que les femmes admettent leur maladie plus facilement et rapidement que les hommes. La différence selon les sexes est encore plus flagrante en ce qui concerne la fréquence des rechutes : 22% des femmes qui ont eu un épisode dépressif récidivent contre près de 13% des hommes.

Les personnes âgées ont plus de dépressions chroniques et leurs rechutes sont plus fréquentes.

-Autres facteurs

L’emploi, le niveau de scolarisation et les revenus peuvent intervenir en provoquant un enchaînement fatal: des revenus plus bas favorisent de mauvaises conditions de logement pouvant entraîner à leur tour un certain isolement social et une tendance à se déprimer.

Mais inversement, en réaction à un milieu défavorisé, l’enfant peut acquérir une réactivité supérieure qui stimulera en lui une volonté de s’en sortir.

Les patients divorcés ou veufs présentent un taux de persistance dépressive plus important, notamment les femmes. Ce sont d’abord les veuves ou les divorcées qui risquent de faire une dépression, ensuite les veufs, célibataires ou divorcés, puis les femmes mariées et en dernier les hommes mariés.

LES SEQUELLES

Une très grande majorité souffrira toute sa vie de symptômes invalidants (anxiété, troubles du sommeil, mauvaise estime de soi), éprouvera des difficultés à s’intégrer dans la société et à mener une vie équilibrée et heureuse.

Certaines personnes développent une alternance de phases d’euphorie et de dépression, ce qui peut caractériser  les troubles bipolaires.

Le principal risque d’une dépression non traitée ou mal traitée, dans les cas aigus,  est le suicide. Sur dix personnes ayant mis fin à leurs jours, sept étaient des malades dépressifs, pour la plupart non soignés. Chaque année, en France, 8 400 morts seraient ainsi causées par la dépression.