la vie des autres est toujours fascinanteNous sommes tous accrochés à nos smartphones ou à nos tablettes, l’œil vissé sur Facebook, Instagram, Twitter ou TikTok, histoire de tout savoir de la vie des autres. Peur de louper une info, une photo, un événement, une tendance, une expression dans l’air du temps. Nous sommes sur les dents.

Le FoMO ou « Fear of missing out »

Ce qui veut dire : la peur de manquer. Notre navigation constante entre un réel de plus en plus réduit et un virtuel envahissant nous amène à ressentir profondément cette peur. Peur de passer à côté d’une expérience inédite, d’une pratique révolutionnaire, ou de la dernière série sur Netflix…

Les enquêtes révèlent des chiffres inquiétants : 55% des Français âgés de 15 à 75 ans ne peuvent plus se passer d’Internet. Les moins de 30 ans sont 70% à le reconnaître. Et pourtant 59% des Français disent qu’ils n’ont pas confiance dans le contenu diffusé par les réseaux sociaux…

Nos écrans nous permettent de comparer en permanence notre vie avec celle des autres.
Ce qui peut provoquer encore plus de sentiment d’isolement et d’exclusion chez certains. Des études menées aux États-Unis montrent que le phénomène touche avant tout les adolescents et les jeunes adultes. Le FoMO n’affecte pas forcément un type de personnalité précis, mais des personnes insatisfaites, mal dans leur peau, solitaires.

Le bonheur des autres coule à flots, la jalousie prend le dessus et l’estime de soi dégringole : les réseaux sociaux ont réellement un effet destructeur. Pouvons-nous réaliser que l’équivalent d’un like, c’est un shot de dopamine qui permet d’activer le circuit de récompense de notre cerveau, et enclenche un cercle vicieux à toujours vouloir plus de reconnaissance ?

Et moi, et moi, et moi

un braggie sur fond paradisiaque

Photos magiques, vacances de rêve, fêtes insensées, cadeaux ébouriffants, le « storytelling » de chacun déroule des pages où une mise en scène très étudiée sublime le moindre petit moment de la vie quotidienne.

Incroyable mais vrai : un rapport du World Travel Market révèle qu’il ne s’écoule pas plus de dix minutes entre l’arrivée d’un client dans un hôtel de rêve et le moment où il poste un « braggie ».
Le braggie (qui a évidemment détrôné le bon vieux selfie) est un cliché de la personne au mieux de sa forme physique sur une plage paradisiaque, devant le Taj Maal ou au volant d’une Ferrari…
Objectif premier : augmenter sa « popularité » sur les réseaux sociaux. N’oublions pas que le terme vient encore de l’anglais, « to brag » qui signifie se vanter.

Fin de l’intimité, place à « l’extimité »

Le psychiatre Serge Tisseron, a ainsi défini le désir de rendre visibles certains aspects de soi jusque-là considérés comme relevant de l’intimité. Celle-ci peut vite devenir ennuyeuse si on ne peut la partager avec personne.
D’où « l’extrême service » rendu à notre ego par les réseaux sociaux. Et aussi le revers de la médaille : les personnalités les plus vulnérables deviennent les plus exposées aux effets pervers de cette mise en scène de soi.
Et nous, qui sommes bien sûr très équilibrés, nous avons juste un petit moment de cafard en voyant les photos de nos copains en randonnée, ou celles de leurs soirées, de leurs fiancé(e)s, de leurs restos…

(sources : wikipedia.org/ lci.fr/ madame.lefigaro.fr)