Hier matin, j’ai attrapé au vol le bout d’une émission de radio où un Monsieur (je ne sais qui) expliquait comment on pouvait se connecter à l’invisible et laisser sa main tracer des dessins ou des signes spontanément, comme guidé par une force de l’au-delà.

L’écriture automatique, selon certains, est une façon de rencontrer l’invisible, une manière de se connecter à son moi intérieur. Le principe même de l’écriture automatique est, paraît-il,  relativement simple : il suffit d’être patient…

Celui qui tente cette expérience doit savoir attendre car il peut se passer des heures avant que le stylo se mette en mouvement.

Certaines personnes ne pourront produire qu’un gribouillis illisible, ou des suites de mots incohérents. D’autres parviendront à rédiger des messages  intelligents, parfois dans une écriture différente de la leur…

On trouve de plus en plus d’ouvrages sur cette pratique, depuis le médium qui raconte ses expériences jusqu’à la mère décédée qui transmet son vécu  pour encourager les autres à faire leur deuil.

L’écriture automatique était une pratique spirite déjà rapportée par Hippolyte Taine, philosophe et historien français (1828-1893) dans la préface de la troisième édition de son ouvrage « De l’intelligence » paru en 1878 :

« Il y a une personne qui, en causant, en chantant, écrit sans regarder son papier des phrases suivies et même des pages entières, sans avoir conscience de ce qu’elle écrit. À mes yeux, sa sincérité est parfaite ; or, elle déclare qu’au bout de sa page, elle n’a aucune idée de ce qu’elle a tracé sur le papier. Quand elle le lit, elle en est étonnée, parfois alarmée…

Certainement on constate ici un dédoublement du moi, la présence simultanée de deux séries d’idées parallèles et indépendantes, de deux centres d’actions, ou, si l’on veut, de deux personnes morales juxtaposées dans le même cerveau ; chacune a une œuvre, et une œuvre différente, l’une sur la scène et l’autre dans la coulisse. »

André Breton, écrivain et poète,  (1896-1966), formalisa cette technique appliquée à la création littéraire. Elle consiste à écrire le plus rapidement possible, sans contrôle de la raison, sans préoccupations esthétique ou morale, voire sans aucun souci de cohérence grammaticale ou de respect du vocabulaire. L’état nécessaire à la bonne réalisation est un état de lâcher-prise, entre le sommeil et le réveil, proche d’un état hypnotique.

Dans la tradition spirite, les esprits de l’au-delà peuvent profiter de la présence d’un médium pour provoquer les mouvements d’une table ou d’un objet. En fixant un crayon sur un objet de petite taille et en posant le tout sur une feuille de papier, les tenants du spiritisme affirment observer des mouvements du crayon qui tracent alors des phrases compréhensibles, mais dont toutes les lettres sont liées les unes aux autres.

Voilà. Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir devant une feuille blanche, crayon en main et attendre…Bon courage !