Retour de vacances tristounet, l’âme en berne et le corps bien bronzé. Des journées entières à dorer sur tranche, entourée de familles nombreuses ou de couples enlacés, bercée par le glapissement continu des  gamins.

Souvenirs impérissables à raconter au bureau : mornes dîners au restau derrière le pilier prés des toilettes, longues marches solitaires sur la plage abandonnée et nuits blanches, boules Quiés vissées dans la trompe d’eustache pour étouffer le bruit du bal sous le balcon, avec pour seule compagnie un moustique amoureux et sanguinaire. La rue et l’immeuble bruissent des cris et des rires de locataires ravis de retrouver leur ville et leur vie.

Le blues de la rentrée

Coup de blues, coup de pied dans la valise et coup de fil à une amie célibataire restée à Paris. Elle n’est plus célibataire : grâce à « mamoitié.com », elle a trouvé l’âme sœur. Appel chez ma cousine, vieille fille irrécupérable. Voix d’homme : « Robert à l’appareil » : grâce à la célèbre agence « Tea for two », ma cousine a rencontré son prince charmant.

Email larmoyant envoyé d’urgence à Jonathan, vieux copain libraire et ours mal léché. Re : « pas le temps de discuter, soirée de rentrée à « Tous Ensemble », club de loisirs réputé. A plus ».

Premier stade : on s’effondre sur la boite de Kleenex. Deuxième étape : on se requinque avec un bout de saucisson rassis et un vieux reste de champagne éventé. Troisième phase : messages reçus, chacun pour soi, on part aussi sur le sentier de la guerre, rira bien qui rira le dernier.

Plan d’action

Pour qui possède un ordinateur, Internet semble le moyen le plus facile et le moins onéreux d’établir des contacts. Qui n’a pas entendu parler des fameux forums où l’on «tchate» à longueur de soirée. Bien évidemment, il faut essayer de trouver des sites corrects, le libertinage étant souvent de rigueur sur le web.

Sur « netfemmes.com » et « affection.org », deux sites parents, plusieurs milliers d’inscrits cherchent un partenaire de sport, une amitié ou l’âme sœur. La galerie photo permet de visualiser les inscrits, les recherches, de donner ses critères. Les témoignages racontent les expériences. De façon astucieuse les concepteurs des sites ont divisé les fichiers par régions et, pour ne rien laisser au hasard, on apprend même à écrire une annonce. Un contrôle strict écarte les mauvais plaisants : chaque annonce est sujette à « modération » et les textes osés ou les photos choquantes sont censurés.

Soirées dansantes

Chez « affection.org », les internautes bénéficient d’un espace pour organiser des sorties et proposer des thèmes de loisirs : bonne idée pour se regrouper par affinités.

« Recevoir sans décevoir », telle est la devise de Jean-Claude, qui officie depuis des années à « parisenfête.com », club bien connu se définissant comme « l’hypermarché du loisir ».

Quelques programmes très alléchants : dîners et soirées dansantes dans des hôtels 4 étoiles (adhésion symbolique de 1 euro la première fois puis 49 euros pour 6 mois), bowling, concerts, voyages pour quelques petits euros supplémentaires. Si sur www .parisenfête.com, on retrouve les traditionnels « tchats » en direct, sur « celicontact.com », site affilié, tout se passe par téléphone une fois la première connexion établie.

Malgré son nom, et même si la Saint Sylvestre se déroule dans le salon des glaces au château de Versailles, Paris en fête couvre toute la France. Unique réserve sur ce programme enchanteur : Il est réservé aux personnes entre 35 et 55 ans.

Romantisme à Venise

Chez « Actuel* », club de loisir créé il y a 25 ans mais repris en 2001 par Olivia et Géraldine, deux jeunes femmes mariées bien dans leur peau, tout le monde peut venir.

« Nos adhérents, confie Olivia Cassel, sont des gens équilibrés,  mais qui n’arrivent pas à rencontrer des gens nouveaux ou qui en ont marre d’être entourés de couples. Il y a une adhésion et des suppléments pour certaines activités : un séjour à Venise pendant le carnaval coûte plus cher qu’un tournoi de scrabble à Paris. De toute façon nous proposons des thèmes assez fédérateurs et chacun fait ce qu’il veut. Il y a forcément des rencontres, mais elle se font naturellement, comme dans la vie ».

Même discours chez « Eurofit* », club à l’anglaise créé par des bridgeurs il y a 28 ans et bénéficiant d’un beau club-house. Cours de langues ou de tarot, spectacles de théâtre ou soirées jazz, l’ambiance est familiale et les femmes (55% des membres) s’en trouvent bien.

Demande en mariage

Pour qui cherche à construire dans la durée, les agences matrimoniales restent incontournables. Avec 100 bureaux ouverts en France, « Fidelio* » se positionne dans le peloton de tête.

Ici l’informatique est bannie, on reste fidèle au système traditionnel de l’entretien avec une conseillère qui vous suivra tout le long de votre parcours. « On a besoin de compagnie à tout âge, que ce soit à 20 ou à 80 ans, précise-t-on, mais pas n’importe laquelle. Nous sommes sérieux, chez nous, pas d’aventure sans lendemain. De toute façon, dés le départ, nous exigeons carte d’identité et bulletins de salaire, ainsi que tous actes notariés en cas de divorce ou de veuvage. »

« Nous recevons beaucoup de gens déçus par Internet, confie-t-on chez « Union Conseil* ». Et ces personnes là font preuve d’une grande maturité, ils ne rêvent pas de rencontrer quelqu’un à l’arrêt du bus ou au supermarché. » Quand il y a affinités, l’agence pratique « l’arrêt provisoire du contrat » (reporté à la fin) pour laisser le temps de faire connaissance. Si ça marche, alléluia, c’est la fête. Et sinon ? « On repart en campagne ».

Sites, clubs,  ou agences, tous font la même recommandation : être sincère, positif, pas excessivement exigeant  et vouloir partager sont les clés du succès.

(A consulter : www. affection.org / www. netfemmes.com / www. parisenfête.com / www. celicontact.com / www.actuel.fr / www.eurofit.com / www.fidelio.fr / www.union-conseil.com)