L’ostéoporose, ou maladie des « os poreux », est définie comme une « maladie diffuse du squelette, caractérisée par une diminution de la masse osseuse et des altérations  du tissu osseux amenant une augmentation de la fragilité osseuse et du risque de fracture« .

LES FRACTURES

-la fracture vertébrale

On estime entre 40 000 et 70 000 le nombre annuel de fractures vertébrales en France. Si cette fracture se manifeste le plus souvent par une douleur vive et brutale, elle peut aussi passer inaperçue. La colonne vertébrale se déforme, le dos se voûte, les vertèbres se tassent. Ce type de fracture apparaît après 60 ans.

L’apparition  d’une fracture vertébrale augmente  le risque d’autres fractures vertébrales dans l’année qui suit. Ce phénomène est appelé « la cascade des fractures ».

-Le col du fémur

Chez les plus de 80 ans, on compte environ 50 000 fractures du col du fémur par an. Les fractures surviennent souvent lors d’une simple chute. La plupart du temps, une opération s’impose. Avec des risques de complications post-opératoires et des séquelles qui peuvent réduire considérablement l’autonomie du malade.  Chez les femmes qui ont une fracture du col, on estime que 10 à 20 % d’entre elles mourront l’année suivante.

-Les poignets

Après la ménopause, le risque de fracture du poignet est important : environ 35 000 cas par an, en moyenne à 55 ans. C’est souvent en voulant se rattraper lors d’une chute que l’on se casse le poignet. Cette fracture sans gravité peut être handicapante pour les activités quotidiennes. Elle doit surtout être un signal d’alarme suggérant une prédisposition aux fractures.

MENOPAUSE, HYPTOTHYROIDIE ET FRACTURES

A partir de 70 ans, les personnes qui prennent un extrait thyroïdien (à cause d’une hypothyroïdie) voient le risque de faire une fracture doubler. Les contrôles du bien fondé du traitement hormonal (le plus souvent le Levothyrox) et les contrôles de la densité osseuse doivent être pratiqués très régulièrement et les dosages surveillés de prés.

Une étude Canadienne, menée par le Professeur Marcu Turner, et publiée dans la revue anglaise « The British Medical Journal » témoigne d’un  risque de fractures accru chez les patients prenant une supplémentation en hormones thyroïdiennes. Plus la dose quotidienne absorbée de levothyroxine est élevée, plus le risque de fracture est grand.

Ce risque touche bien sûr en priorité les sujets âgés, du fait de l’altération de leur état osseux et de l’apparition d’une ostéoporose. En fait, si la nécessité de prendre de la lévothyroxine apparaît le plus souvent avant 50 ans, ce traitement se poursuit à vie.  Mais les doses devraient être révisées et adaptées en fonction de l’âge car les besoins en hormones thyroïdiennes se réduisent en vieillissant.

Les auteurs Canadiens dénoncent une absence d’adaptation des doses de lévothyroxine, avec pour conséquence, une exposition des os à des doses trop élevées, responsables d’une augmentation du risque de fracture.

L’intérêt de cet étude est d’avoir été réalisée chez un très grand nombre de patients puisque 213 511 patients des deux sexes, âgés de 70 ans ou plus, consommateurs de lévothyroxine, ont été suivi pendant presque 4 ans. Un patient sur 10  a eu une fracture, ce qui est un taux très élevé en comparaison de la population générale.

La prise de lévothyroxine augmente  le risque de fracture de 88% par rapport à des individus du même âge, du même sexe et ne prenant pas de lévothyroxine.

Les patients doivent être au courant de ce risque accru de fractures, signe d’une plus grande fragilité de leur squelette. Ils devraient bénéficier d’un dépistage de l’ostéoporose et si besoin d’un traitement préventif.

(Sources: Assistance Publique des Hopitaux de Paris /Levothyroxine dose and risk of fractures in older adults: nested case-control study )