Il s’agirait d’un syndrome associant des douleurs diffuses chroniques, mobiles avec un enraidissement matinal touchant surtout les insertions tendineuses et les muscles. Les femmes sont largement plus atteintes que les hommes. La fibromyalgie semble également avoir des points communs avec le syndrome de fatigue chronique. En France, on estime que plus de 1,3 millions de personnes sont atteintes. Et cette entité assez fréquente représenterait 6 à 20 % des consultation de rhumatologie.

Cette pathologie est une « appellation contrôlée » assez souvent signalée par le corps médical, du fait qu’elle revêt des symptômes multiples et variables dans le temps : elle est ressentie comme « mal partout et fatigue chronique« . Les médecins, impuissants, se demandant parfois si ce n’est pas tout simplement une forme de dépression, et même, dans de rares cas, une sorte d’hypocondrie, prescrivent des antidépresseurs ou envoient chez des rhumatologues, qui prescrivent à leur tour antidépresseurs et anti-inflammatoires.

Bref, on assomme, on assomme, et on calme. Mais on ne trouve pas la solution car on ne sait toujours pas d’où vient le problème.

Tentative de définition de la fibromyalgie

La fibromyalgie est une entité douloureuse chronique controversée située aux confins de la rhumatologie et de la pathologie psychosomatique. Depuis une dizaine d’années, de très nombreux travaux lui sont consacrés.

C’est en 1904 que Sir William Richard Gowers proposa le terme « fibrositis » (pensant de manière erronée qu’il s’agissait de douleurs musculotendineuses d’origine inflammatoire) pour décrire des douleurs diffuses chroniques.

Le mot fibromyalgie est né en 1976 sur une proposition du Dr Hench en remplacement de la fibrosite. La définition actuelle du syndrome s’appuie essentiellement sur des données cliniques :

Syndrome douloureux chronique, la fibromyalgie peut débuter à l’adolescence, le plus souvent entre 20 et 35 ans et touche les femmes dans 70 à 90 % des cas.

Les sujets se plaignent d’avoir « mal partout ».

-La douleur est le symptôme majeur, ressentie comme une sensation de noeud musculaire accompagnée de points douloureux aux insertions musculo-tendineuses.

-La douleur est variable, aggravée par l’effort, la fatigue, le froid, l’humidité, le stress, le changement de temps, les positions longtemps maintenues dans la vie professionnelle ou les activités ménagères.

Description de la douleur

-On observe parfois des paroxysmes nocturnes, un gonflement articulaire ou une raideur matinale pouvant à tort faire penser à un rhumatisme inflammatoire.

-Les douleurs se situent souvent dans les régions cervico-scapulaires et lombo-fessières. Les extrémités des mains et des pieds sont souvent le siège de sensations matinales de fourmillement ou de gonflement.

-La fatigue musculaire est le deuxième symptôme très fréquemment observé. Elle se manifeste le plus souvent lors d’activités qui nécessitent de travailler les bras en l’air, par exemple, laver les carreaux ou ranger de la vaisselle, porter des paquets ou se baisser.

-Il y a bien d’autres symptômes variés tels que des céphalées de tension, colopathie fonctionnelle et surtout troubles du sommeil.

-Plus rarement, on signale des symptômes divers tels que des troubles génito-urinaires, un syndrome de Raynaud, un syndrome sec,…

-Des troubles psychiques peuvent être observés, le plus souvent à type d’état anxieux ou de syndrome dépressif.

-Dans la mesure où habituellement le patient ne se plaint spontanément que d’un nombre limité de zones douloureuses, les médecins cherchent une sensibilité douloureuse à la pression de 18 zones d’insertion tendino-musculaire le plus souvent concernées dans les syndromes fibromyalgiques. Ils testent ainsi des points témoins normalement indolores à la pression situés au milieu du front, à la partie moyenne de l’avant bras et à la face antérieure de la cuisse.

Selon les critères retenus par l’American College of Rheumatology en 1990, l’affirmation d’une fibromyalgie impose que l’on retrouve au moins 11 points douloureux sur 18 à la pression et que les douleurs diffuses durent depuis au moins trois mois.

Quelles sont les plaintes les plus fréquentes ?

-un état anormal d’anxiété,

-une asthénie,

-des troubles du sommeil,

-une céphalées chronique,

-une colopathie fonctionnelle,

-une impression de gonflement des tissus mous,

-un engourdissement ou des paresthésies des extrémités,

-une aggravation de la douleur par l’anxiété ou le stress,

-une influence de facteurs climatiques. 

D’où le problème majeur : qui est fibromyalgique et qui ne l’est pas ? En effet, ne sommes-nous pas souvent anxieux ? N’avons-nous pas mal au ventre de temps en temps ? Le stress ne nous rend-il pas fébriles ou n’accroit-il pas nos maux ?

Nous avons tous ressenti un jour, ou plusieurs jours en suivant, une fatigue lourde, pesante, anesthésiante, des courbatures, un mal de dos persistant, des douleurs aléatoires du style léger torticolis, un genre de tendinite au coude ou au genou, des maux de tête ou la tête lourde, du stress, un petit coup de déprime ou une grosse baisse de moral, des sensations de fourmillements dans les extrémités…quand je dis tous, c’est plutôt « toutes », car les femmes, bien qu’étant moins douillettes que les hommes (si, si…), sont souvent victimes de mille et une petites douleurs qui leur pourrissent la vie.

Sommes nous fibromyalgiques pour autant ? Non. Mais il nous faut savoir reconnaître le mal pour en déterminer la cause ou l’origine et arriver à redresser le tir. Et Il est bien difficile d’être objectif quand il s’agit de soi.