La Journée Mondiale de l’Autisme a eu lieu en avril : des magiciens, des jongleurs et des conteurs ont été mobilisés pour divertir le grand public et les enfants autistes.

Car les autistes aussi se font piéger par les prestidigitateurs !

Imaginez: un magicien installé sur la scène lance et rattrape une balle. Soudain, la balle disparaît après un dernier lancer.  Vous pouvez jurer l’avoir vue quitter la main du prestidigitateur alors qu’elle est restée cachée dans sa paume. Par quoi avez-vous été berné ?  Par le regard de l’illusionniste, qui suivait la balle fantôme.

L es travaux de Gustav Kuhn, de l’Université Brunel, au Royaume-Uni, ont démontré que des autistes étaient aussi sensibles que nous à des tours de magie.

15 adolescents et jeunes adultes autistes et 16 individus sans aucune pathologie de ce type ont vu ce même tour de lancer de balle. Quand on leur demande quelle est la dernière position de la balle qu’ils ont perçue, les autistes, que l’on imagine plus attentifs à la balle qu’au visage, répondent avoir vu la balle en l’air avant qu’elle ne s’évanouisse.

Selon Gustav Kuhn, ce paradoxe traduit l’enseignement qu’ont reçu les autistes dans un établissement spécialisé, enseignement qui les incite à prendre en compte les indices sociaux. De fait, les autistes de l’étude regardaient en premier les yeux du magicien, mettaient plus de temps à se fixer dessus et avaient aussi plus de difficulté à suivre la balle.

Les psychologues en concluent que les autistes concentrent difficilement leur attention au bon endroit au bon moment, ce qui est un handicap dans certaines situations. La prochaine étape consistera à refaire l’expérience avec de jeunes enfants autistes qui n’ont pas encore suivi d’enseignement particulier.

(Sources : www.dailymotion.com / Cerveau et Psychologie)