La neuromodulation consiste à stimuler des endroits spécifiques du système nerveux en vue de modifier les transmissions d’influx nerveux et de restaurer des fonctions plus normales aux personnes souffrant de douleurs chroniques, de mouvements involontaires, de spasticité, d’incontinence urinaire ou fécale ou de gastroparésie (ralentissement des mouvements de l’estomac). 

Dans la panoplie de traitements contre la douleur, la neuromodulation est utilisée pour traiter certaines douleurs chroniques (douleur chronique qui dure depuis 6 mois et ne répond pas aux traitements habituels).

Il peut s’agir des séquelles d’une blessure, ou de l’atteinte d’un nerf, d’un cancer, d’une infection chronique, etc. Les douleurs chroniques peuvent avoir des répercussions physiques et psychologiques importantes sur l’état de santé du patient.

La neuromodulation consiste à modifier l’activité du système nerveux dans le cas de mouvements involontaires (comme la Maladie de Parkinson, etc. ), de troubles fonctionnels (comme l’incontinence) ou de douleurs chroniques.

LA NEUROMODULATION DES RACINES SACREES

La neuromodulation des racines sacrées utilise de faibles impulsions électriques pour stimuler un nerf situé dans le bas du dos. Ce nerf appartient au groupe des racines sacrées qui contrôlent la fonction urinaire.

 Cette thérapie se déroule en deux étapes : d’abord un test de stimulation qui permet de vérifier l’efficacité de la neuromodulation sur les troubles urinaires du patient. Si le test est positif, un implant définitif est proposé au patient.

Le système nerveux fonctionne comme un circuit de communication entre les différents éléments urinaires et le cerveau. Ainsi cette communication permet, par exemple, lorsque la vessie est pleine, de signaler qu’il est temps de se rendre aux toilettes.

 Lorsque ce réseau de communication présente des anomalies, le stockage et l’évacuation des urines ne fonctionnent plus normalement et le patient présente des troubles urinaires.

Le patient peut alors ressentir des besoins urgents, impérieux et trop fréquents avec des fuites urinaires : c’est l’incontinence par impériosité.

Il peur aussi ne plus pouvoir uriner, ou ne vide que partiellement sa vessie : c’est la rétention urinaire.

Les patients qui présentent ce genre de troubles urinaire sont habituellement traités dans un premier temps par des médicaments, et des séances de rééducation périnéale.

Si les troubles persistent malgré les médicaments ou si le traitement doit être interrompus parce que mal toléré, c’est à eux que s’adresse la neuromodulation des racines sacrées.

Comment procède-t-on ?

La neuromodulation consiste à stimuler en continu la racine sacrée S3 pour restaurer le contrôle mictionnel des patients souffrant d’hyperactivité vésicale ou, à l’inverse, d’état rétentionniste.

Le principe est d’interférer avec la coordination réflexe entre la vessie, le sphincter et le plancher périnéal pour en restaurer l’équilibre.

Le test de stimulation consiste à placer une électrode (un fin fil métallique) à proximité d’un nerf sacré dans le bas du dos et le relier à un stimulateur externe qui va délivrer les impulsions électriques.

L’implantation de l’électrode est une procédure simple réalisée sous anesthésie locale qui dure habituellement moins d’une heure. La stimulation est ressentie par le patient comme des fourmillements ou des picotements dans la région anale.

A l’issue du test (d’une durée de 3 à 7 jours), l’électrode est retirée et le médecin apprécie avec le patient les résultats de la stimulation sur ses troubles urinaires. Si ceux-ci sont éliminés ou nettement améliorés pendant le test de stimulation, l’implantation du système définitif lui sera proposée.

Selon les indications thérapeutiques, le médecin peut décider d’effectuer le test de neuromodulation avec l’électrode définitive.(Sources : Groupe Urologie de la clinique Saint augustin/ Service d’urologie, GH Pitié-Salpêtrière)