Après un rhume, une grippe, une fête un peu trop « arrosée« , on se retrouve aphone. En fait, c’est le larynx et les cordes vocales qui sont en cause.

Les cordes vocales peuvent parfois être affectées par une irritation, une infection, une inflammation, elles ont gonflé et ne peuvent plus faire vibrer correctement la colonne d’air qui les traverse et forme les sons que nous produisons.

Rappelons que, les cordes vocales sont des muscles et que, pour avoir trop parlé, trop crié ou même trop chanté, elles ont été soumises à un coup difficile et brutal. Cette épreuve peut donc provoquer une extinction de la voix.

L’aphonie est un symptôme, médicalement défini comme une perte plus ou moins complète de la voix, causé par une lésion ou une paralysie de l’organe qui permet la phonation (production de phones ou sons propres à la langue parlée).

Mais, sans qu’une pathologie soit forcément en cause, la voix, fluide et claire en temps normal, peut se faire incertaine, flottante, évanescente.

Depuis une dizaine d’années, la médecine, en s’appuyant sur la rééducation,  différentes thérapies, le chant, le théâtre, etc. traite ce phénomène appelé « extinction de voix », laissant dans l’ombre le terme médical « aphonie », de a (privé de) et phône (voix).

Cette perte vocale peut être d’apparition rapide et aiguë), répétitive ou chronique. Lorsque l’aphonie ne s’impose pas de façon brutale, elle est le plus souvent précédée d’une « dysphonie » qui se traduit en particulier par une modification du timbre et de l’intensité de la voix.

Elle peut faire irruption à l’issue d’une laryngite, d’une infection virale, d’un coup de fouet laryngé (penser aux supporters des coupes de football hurlant à chaque but marqué), d’un traumatisme direct sur le larynx (en haltérophilie), d’une paralysie des nerfs moteurs du larynx, d’une paralysie bilatérale des muscles du larynx, d’une intervention chirurgicale sur le larynx, d’une période de « stress », d’une perte de sommeil, d’une angoisse, d’un tubage traumatique lors d’une anesthésie…etc.

Une consommation excessive de tabac ou d’alcool, une infection suite à un rhume, un encombrement des fosses nasales, une «rhinolalie» (le sujet parle du nez), ou même, l’utilisation de certains médicaments peuvent provoquer des troubles de la voix.

Outre ces hypothèses, les causes de l’aphonie peuvent aussi relever du cancer du larynx, de l’inhalation de fumées ou de produits chimiques, de l’Hypothyroïdie(diminution du taux des hormones dans le sang) et exceptionnellement, des tumeurs du voile du palais, de la tête ou du cou, d’une affection neurologique ou encore, d’une paralysie.

L’aphonie dite « aphonie psychogène », d’apparition brutale, ou survenant par crise périodique, donne la sensation d’efforts permanents. La voix se trouve réduite à un « filet de voix », voire même à un chuchotement entrecoupé de sons « éraillés ». L’aphonie psychogène est la perte complète du support sonore de la parole sans altération organique.

L’aphonie psychogène touche surtout les femmes et la personnalité sous-jacente est souvent particulière, de type hystérique (hypersensibilité allant jusqu’à la névrose). L’aphonie constitue alors un symptôme de conversion, véritable moyen de défense de la personnalité du sujet. La cause est souvent profonde et personnelle : conflit majeur, émotion forte (décès d’un proche…), traumatisme particulier du larynx (tentative de strangulation, agression sexuelle...).

On peut alors considérer que l’aphonie est un mode d’expression de la souffrance de l’individu.