Le décalage horaire perturbe le rythme circadien classique (jour-nuit) et met l’organisme à rude épreuve. Parmi les problèmes les plus courants, les usagers des vols long-courriers se plaignent de troubles du sommeil, de désordres du cycle menstruel et de grande fatigue. Selon des études récentes, ces voyages causeraient une baisse de la capacité cognitive et des troubles de la mémoire.

Basé sur les 24 heures d’une journée, le rythme circadien permet à l’Homme, (qui est un animal diurne), de profiter des heures lumineuses pour manger ou travailler, et de dormir pendant les heures sombres. D’un point de vue physiologique, le rythme circadien est maintenu par notre horloge interne, située dans l’hypothalamus (glande dans le cerveau), qui reçoit des informations directement de la rétine sensible à la lumière. C’est en fonction de la luminosité que l’hypothalamus régule normalement les grandes fonctions de l’organisme (sommeil, digestion, synthèse d’hormones…).

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley indique que, chez des hamsters, le décalage horaire réduit de 60 pour cent la formation de nouveaux neurones dans cette zone cérébrale essentielle à la mémoire, l’hippocampe.

Dans ces expériences, le décalage créé correspondait à 2 voyages de 6 fuseaux horaires par semaine, pendant un mois. Régime comparable à celui des personnels de vol, et qui peut aussi être celui des hommes d’affaires.

Le marquage biochimique des neurones nouvellement formés dans l’hippocampe au cours de cette période a révélé une baisse importante de la neurogenèse (formation de nouveaux neurones), qui semble jouer un rôle dans la mémorisation.

Les animaux testés dans des épreuves de mémoire spatiale ont présenté une perte presque complète de mémorisation des lieux, qui a persisté pendant plusieurs semaines.

On peut imaginer que des effets similaires se produiraient chez les hommes. On ne sait pas très bien comment se déclenche cette sorte d’inhibition des neurones, mais ce que l’on sait, en revanche, c’est ce qu’ont démontré les différentes études menées depuis 1999 : une exposition chronique (vols fréquents) provoquent la libération de cortisol dans le sang, exactement ce que produit un épisode de stress en stimulant les glandes surrénales. Or le stress est accompagné d’un déficit des fonctions cognitives de l’homme.

Mais on peut légitimement se demander si le problème réside uniquement dans ces décalages horaires. Le manque chronique de sommeil pourrait en effet à lui seul expliquer ce phénomène car il entraîne souvent une augmentation de la sécrétion de cortisol.

Une récente étude de l’université de Liège a mis en lumière les vertus du sommeil sur la mémoire et les capacités d’apprentissage.

Affaire à suivre…sans stress !