Le « Brain freeze », également connu sous le nom d’« Ice cream headache » ou mal de tête dû à la glace, est une céphalée hypothermique. Bien que généralement inoffensif, ce mal de tête aigu, qui survient lors de la consommation rapide d’aliments ou de boissons très froides, soulève des interrogations sur ses mécanismes physiologiques, ses causes et les moyens de le prévenir.
Qu’est-ce que le « Brain freeze » ?
Le « Brain freeze » est une douleur intense et brève ressentie dans la région frontale de la tête. Elle apparaît soudainement après la consommation de glaces, de boissons glacées ou même de l’eau très froide. Bien que la douleur soit généralement fugace, elle est intense. Cette céphalée du froid, appelée encore « gel du cerveau », est due au contact du froid avec le palais.
Le mécanisme physiologique
Pour comprendre le Brain freeze, il est essentiel de se pencher sur son mécanisme physiologique. Lorsqu’une substance froide entre en contact avec le palais ou le dos de la gorge, cela provoque une contraction soudaine des vaisseaux sanguins dans cette région. Ce changement brusque de température entraîne une dilatation rapide des vaisseaux sanguins, ce qui active les récepteurs de la douleur.
La douleur migre du palais vers le cortex
Cette douleur est transmise au cerveau via les nerfs trijumeaux, qui innervent une grande partie du visage, y compris la peau, les muqueuses et certaines structures intracrâniennes. Ces 2 nerfs supportent l’essentiel de la sensibilité de la tête (face, cavités buccales, nasales et sinusiennes, langue, innervation des muscles masticateurs).
Étonnamment, le cerveau interprète la douleur provoquée par le froid comme étant localisée dans la tête, alors qu’elle provient en réalité de la bouche. Ce phénomène est connu sous le nom de « douleur référée », c’est-à-dire ressentie à distance de la zone affectée.
Quelles sont les causes du Brain freeze ?
Les causes directes du Brain freeze sont liées à la consommation d’aliments ou de boissons froides. Cependant, plusieurs facteurs contribuent à la fréquence et à l’intensité de cette douleur :
1. La vitesse de consommation
Les personnes qui mangent ou boivent trop vite peuvent ressentir un choc thermique au niveau du palais ou du fond de la gorge. Ce choc entraîne :
-Une contraction soudaine des vaisseaux sanguins dans cette zone.
-Puis une dilatation rapide pour compenser le froid.
-Cette variation brutale active les récepteurs de la douleur.
-Le nerf trijumeau, qui relie la bouche au cerveau, transmet le signal douloureux.
-Et le cerveau interprète cette douleur comme venant du front.
2. Une sensibilité individuelle
Certaines personnes sont naturellement plus sensibles aux variations de température et peuvent souffrir plus intensément de ce phénomène. Des études montrent que les individus ayant des antécédents de migraines sont également plus susceptibles de ressentir des épisodes de Brain freeze.
3. Le type de produit
Les aliments ou boissons contenant une forte concentration de sucre ou d’acidité (comme les sodas) peuvent exacerber la douleur en raison de leur impact sur les récepteurs nerveux de la bouche.
Pourquoi les personnes neurologiquement sensibles sont plus touchées
Bien que le Brain freeze soit bénin et temporaire, il peut avoir des implications pour certains. Par exemple, chez les personnes souffrant de douleurs chroniques ou de troubles neurologiques, tels les migraineux, tout épisode douloureux supplémentaire peut aggraver les symptômes ou affecter leur qualité de vie.
Voici les principaux facteurs qui expliquent cette corrélation :
1.Sensibilité du nerf trijumeau :
Chez les personnes migraineuses, ce nerf est plus réactif aux stimuli, ce qui peut amplifier la douleur ressentie lors d’un brain freeze.
2.Hyperexcitabilité neuronale :
Certaines pathologies neurologiques entraînent une réponse exagérée du cerveau à des changements de température ou de pression, rendant le brain freeze plus probable ou plus douloureux.
3.Douleurs chroniques :
Pour les personnes souffrant de douleurs neurologiques chroniques (comme la fibromyalgie ou la névralgie), tout stimulus douloureux supplémentaire peut être perçu comme plus intense, même s’il est temporaire.
4.Altération du seuil de douleur :
Certaines conditions neurologiques modifient le seuil de tolérance à la douleur, ce qui rend les épisodes de brain freeze plus marquants.
Comment éviter un Brain freeze
Il existe plusieurs stratégies simples pour l’éviter :
1. Consommer lentement :
Prendre le temps de déguster les aliments ou boissons froides permet de réduire l’intensité du choc thermique sur le palais.
2. Éviter les grandes gorgées :
Boire lentement de petites quantités de boissons glacées peut aider à minimiser le risque d’épisodes de brain freeze.
3. Réchauffer le palais :
Introduire un aliment à température ambiante dans la bouche (comme un bonbon) après avoir consommé quelque chose de froid peut aider à stabiliser la température et à atténuer la douleur.
4. Une hydratation adéquate :
Boire de l’eau à température ambiante entre les bouchées peut également contribuer à prévenir le phénomène.
En conclusion
Le brain freeze, souvent considéré comme une simple curiosité, mérite une attention particulière en raison de sa capacité à provoquer des douleurs intenses, même si elles sont temporaires.
Même un simple frisson cérébral peut nous enseigner beaucoup sur la complexité de notre corps et de nos sensations.
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