Le virus du papillome humain (VPH) ou « papillomavirus », qui cause des infections de la peau ou des muqueuses, est doté d’une puissante affinité envers la muqueuse humide de l’anus, des voies génitales et des voies aérodigestives. Plus de 130 types de VPH ont été classés en fonction du séquençage de l’ADN.

Parmi eux, 40 peuvent infecter l’épithélium ano-génital. Les divers types de VPH sont spécifiés comme à haut risque ou à bas risque en fonction de leur degré d’association avec le cancer du col utérin.

A ce jour, les chercheurs ont identifié une vingtaine de papillomavirus humains (HPV) à l’origine du cancer du col de l’utérus, premier à être reconnu par l’OMS comme étant attribuable à 100% à une infection virale. Cependant, les plus fréquemment en cause sont le HPV16 (impliqué dans 55% des cas) et le HPV18 (12% des cas). Ces HPV oncogènes peuvent également toucher d’autres muqueuses et notamment provoquer des cancers anaux ou oro-pharyngés.

Comment apparaît le papillomavirus ?

Les HPV affectant les muqueuses génitales sont transmis par voie sexuelle et sont fréquents, ceci dès le début de la vie sexuelle puisqu’ils sont détectés chez 1/3 des femmes entre l’adolescence et le début de la vingtaine. Les infections qu’ils provoquent, si elles sont communes tout au long de la vie adulte chez les femmes sexuellement actives, disparaissent souvent spontanément et sans signe clinique.

Mais l’infection va persister chez 3 à 10 % des femmes infectées, et parmi elles certaines développeront une lésion précancéreuse appelée néoplasie cervicale intra-épithéliale qui est un précurseur du cancer du col de l’utérus. Plusieurs années peuvent s’écouler entre le début d’une infection par un HPV oncogène et l’apparition d’un tel cancer.

Le traitement

Le traitement actuel des lésions précancéreuses est le plus souvent chirurgical: c’est une « conisation » (on retire une partie du col de l’utérus, et avec elle certaines lésions susceptibles de se cancériser). Le cancer cervical est lui traité par une combinaison de chirurgie et de radiothérapie avec une chimiothérapie adjuvante, efficace aux stades précoces. 
Des vaccins thérapeutiques qui permettraient de traiter les lésions précancéreuses et les cancers du col de l’utérus dus aux HPV16 ou au HPV18 sont en cours d’essais cliniques.

L’anxiété

Pourquoi parler de l’anxiété et de ce qu’elle génère, l’angoisse, voire les attaques de panique, l’insomnie et la dépression dans un article sur le papillomavirus ?

Tout simplement parce que je rencontre tous les jours des patientes chez qui on a détécté la présence d’un papillomavirus, à qui l’on a parlé d’une future conisation, peut-être, mais qui sont perdues dans la jungle du net, errant de forum en forum, sans autre explication de la part du praticien qui leur a annoncé la triste nouvelle.

D’où, chez ces personnes, une perte de repères, l’impression que le fameux papillomavirus gagne toutes les parties du corps en même temps, attaque toutes les muqueuses, fissure la langue, ronge l’estomac, et monte à l’assaut d’un organisme sans défense, tel le lierre qui attaque un mur.

D’où la recherche désespérée d’une aide, n’importe laquelle, et c’est souvent la grande valse des magnétiseurs, chamans et autres décodeurs en tous genres, qui s’en donnent à coeur joie.

Notre rôle est d’aider la patiente à normaliser la situation, à l’accepter. Nous devons baisser le seuil d’anxiété, chasser les peurs précoces et inutiles, bref, amener la personne à se poser et à examiner la situation lucidement, calmement. Chaque bouffée d’angoisse, chaque coup de stress affaiblit le corps, fait descendre les défenses immunitaires, ouvre la porte à des complications que l’on aurait pu éviter.

(Sources: pasteur.fr/ phac-aspc.gc.ca)