Souvent, en réflexologie plantaire, quand je triture, tripote et malaxe les orteils de mes patients, stoïques ou gémissants, je leur raconte des histoires de sutures, comme des ourlets, ou des surjets, qui courent tout autour de leur crâne.

Je leur parle de respiration crânienne et je leur raconte les expériences de William Sutherland (1873-1954), avec des courroies, des bandages, de la feutrine et tout un attirail extraordinaire pour prouver son « idée folle » sur la mobilité des os du crâne.

Sutherland est le pape de l’ostéopathie crânienne et il a fini par démontrer l’existence de ce mouvement ondoyant non identifié appelé MRP (Mécanisme respiratoire primaire) qui permet effectivement à notre crâne de respirer, et par là même de garder notre énergie vitale.

Aujourd’hui, le mécanisme respiratoire primaire est le concept fondamental de l’ostéopathie crânienne. Comme dans la médecine chinoise, où la langue et les pouls racontent l’état de santé du patient, le mécanisme respiratoire primaire est pour l’ostéopathe, primordial pour connaître la vitalité du patient.

Le sphénoïde

Sutherland définit le sphénoïde comme la clé de voûte des os du crâne. Souvent comparé à une chauve-souris ou un papillon, l’os sphénoïde intervient dans la formation des cavités orbitaires et nasales, de la voûte crânienne et de la base du crâne.

Il est articulé avec toutes les pièces du crâne sans exception, analogue, en cela, à un coin, d’où lui est venu son nom, du grec « sphèn = coin « . Il s’articule aussi avec quelques os de la face : les palatins, les malaires et le vomer. Sa partie moyenne est à peu près cubique, et nommée le corps du sphénoïde. Ses parties latérales sont surmontées de quatre apophyses, désignées sous le nom de grandes et petites ailes.

La grande aile est dotée de trois orifices qui permettent aux nerfs maxillaire et mandibulaire et à l’artère méningée de passer de l’endocrâne à la région intra-temporale.

La petite aile présente, pour sa part, deux orifices : le canal optique, qui laisse passer le nerf optique, et la fissure orbitaire supérieure qui font communiquer l’orbite et la région de l’endocrâne.

Les nerfs oculomoteurs, abducteurs, trochléaire et ophtalmique passent par la fissure orbitaire supérieure.

Quelques mots sur le rôle du sphénoide

On peut classer les os du crâne en os pairs et impairs. Les os impairs de la ligne centrale sont l’occipital, le sphénoïde, l’ethmoïde, le vomer et le frontal.
Les os pairs regroupent les pariétaux, les temporaux, les maxillaires,   les malaires, les palatins et les os propres du nez.

Le mouvement de la ligne centrale est représenté par une flexion-extension autour d’un axe transversal. Ce mouvement s’exécute au niveau de l’articulation sphéno-basilaire (liaison entre 2 os par du cartilage). Lors de la flexion de la synchondrose sphéno-basilaire, le sphénoïde fait une rotation antérieure avec élévation de son corps et un abaissement de ses grandes ailes et de ses apophyses.

De nombreuses pathologies peuvent être causées par des lésions crâniennes qui génèrent un mouvement limité insuffisant et une circulation déficitaire dans les tissus conjonctifs suturaux.

Ainsi, les petites ailes du sphénoïde peuvent se déplacer antérieurement, dans un roulement en arc de cercle, emmenant avec elles le trou optique, et le globe oculaire lui –même. Ce qui produit des maux de tête frontaux dûs à une tension interne du sinus caverneux.

On peut aussi rencontrer des problèmes de sinusite (avec douleurs frontales), de la fatigue oculaire…etc…

Quand un praticien en réflexologie plantaire soupconne ce genre de dysfonctionnement, il peut améliorer considérablement l’état du patient en travaillant tout le système cranio-sacré. Mais il semble évident, si les symptômes sont trop chroniques ou difficiles à supporter, qu’il travaille en coordination avec un ostéopathe.

(Sources: gremmo.net/cosmovisions.com/ sante.lefigaro.fr)