Une étude, menée sur une population américaine de plus de 2.500 sujets, confirme les conséquences somatiques et psychologiques du travail à horaires décalés.

Les sujets étudiés, âgés de 18 à 65 ans, étaient répartis en 3 groupes selon leurs horaires de travail : postés avec rotation horaire, travail nocturne ou diurne. Les conséquences sur l’exercice de la profession, le comportement et l’état de santé ont été analysées.

Le travail posté ou nocturne a pour première conséquence des troubles du sommeil. Une insomnie primaire est observée chez environ 10% de ces travailleurs. Elle s’associe fréquemment à des accès de somnolence diurne et à des perturbations psychiques.

De tels troubles révèlent une mauvaise tolérance de ces horaires élastiques, et exposeraient à une morbidité élevée. Les travailleurs postés (équipes successives au même poste) présentent un risque plus élevé d’ulcère gastro-duodénal, d’accidents liés à la somnolence, d’absentéisme, de dépression et de troubles divers.

Le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS à Lyon (CIRC), vient d’ajouter le « travail de nuit posté » à la liste des agents probablement cancérogènes. L’augmentation du risque de cancer chez les personnes concernées serait notamment liée à la « perturbation de l’horloge biologique ».

Le travail de nuit posté, accompagné de changements fréquents d’horaires de travail, est en cause.

Au-delà de la perturbation des rythmes circadiens, les experts du CIRC pointent du doigt l’exposition nocturne à la lumière. Celle-ci bloquerait en effet la production de mélatonine, affaiblissant les défenses immunitaires. A long terme, les bouleversements du rythme veille-sommeil pourraient perturber les gènes impliqués dans le développement de cellules cancéreuses.

Enfin le 14 décembre 2010,  au colloque cancer et travail organisé par l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC) et l’Institut national du cancer (Inca), les 1ers résultats de l’étude française « CECILE », confirme que le risque de cancer du sein est accru chez les femmes qui travaillent des nuits complètes.

Cette étude  a été menée auprès de 1.234 femmes qui ont eu un diagnostic de cancer posé entre 2005 et 2007 et un groupe témoin de 1.317 femmes appariées pour l’âge.

Les femmes ayant travaillé à un moment quelconque pendant leur carrière au cours de nuits complètes (de 23 heures à 5 heures) ont un risque augmenté de 40% par rapport à celles qui n’avaient jamais travaillé de nuit.

Le risque augmente avec la durée du travail de nuit, notamment si cette activité a duré plus de trois ans et aussi selon la fréquence du nombre de nuits travaillées par semaine (plus de 3 nuits par semaine). Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé récemment le travail de nuit comme cancérigène probable. « Nos données renforcent l’idée d’un effet délétère du travail de nuit sur le risque de cancer du sein« , ont commenté les chercheurs.

(Sources : infirmiers.com – evous.fr – destinationsante.com)