Lors d’un congrès de l’International Society for Research on Agression à Montréal, le chercheur britannique John Archer s’est penché sur la médisance.

« On ne sait pas, dit-il,  encore expliquer pourquoi les jeunes filles expriment leur agressivité de manière différente de celle des garçons, mais la biologie pourrait bien être un facteur ».

Les filles préféreraient les ragots à l’affrontement et aux coups par ce que cela n’est pas compatible avec leur rôle de procréation. La testostérone, plus abondante chez les garçons, est associée à leur recours plus fréquent aux agressions physiques.

D’après M. Archer, les bagarres entre enfants, chez les deux sexes, culminent vers l’âge de deux ans, période de leur vie où ils ne peuvent pas vraiment dire mettre des mots ce qui leur déplaît.

A la garderie, les garçons vont continuer à cogner alors que les filles vont peu à peu gérer les conflits plus subtilement. À l’adolescence, la tendance à la violence physique va diminuer chez les garçons et ils vont passer eux aussi au dénigrement et à la critique.

Sylvana Côté, psychologue à l’Université de Montréal, note de son côté que les écolières vont être bêcheuses, menteuses et tenter de faire une mauvaise réputation à leurs victimes. D’emblée, elles vont exclure celles qui, à leur avis, méritent d’être tenues à l’écart de leur cercle et les utiliser comme souffre-douleur.

«Les conséquences peuvent être graves, mentionne la psychologue, cela se rapproche du harcèlement. À Vancouver, en novembre 2000, une fille de 14 ans s’est pendue peu après une conversation téléphonique avec ses tourmenteuses. »