Pas un jour sans que la télévision nous parle de l’alimentation et de tous les dangers qui nous guettent: denrées périmées, recyclées, rupture de la chaîne du froid, restaurants sans scrupules et sans hygiène, dates de péremption stupides, et, plus récemment, ionisation ou autrement dit « irradiation ».

Aux Etats-Unis, appremment, ils sont contents: contents d’irradier, contents que leurs pommes de terre ne germent pas au bout d’un an, contents de recevoir leur colis mensuel de steaks sous vide irradiés…En France, paraît-il, cela fait trés longtemps que nous avons adopté ce genre de procédé, mais, en secret.

A quoi sert l’ionisation ?

Pour éliminer les germes pathogènes dont tous les produits, végétaux et animaux, peuvent être les vecteurs, diverses techniques, empiriques, artisanales puis industrielles, de conservation des aliments ont été développées.

Le froid (réfrigération ou congélation) stabilise les produits en «endormant» les germes susceptibles de reprendre leur activité au réchauffement. Mais, pour les détruire, il faut apporter de l’énergie au cœur de l’aliment à protéger, soit sous forme de chaleur (pasteurisation pour une destruction partielle, stérilisation pour une destruction totale), soit sous forme de rayonnement: c’est l’irradiation ou ionisation des aliments, technique qui date déjà des années 40.

En pénétrant au cœur d’une denrée à travers l’emballage, l’ionisation permet d’éviter toute nouvelle contamination liée à une manipulation ultérieure. comme elle n’entraîne pas d’élévation de température,  elle est donc applicable aux produits frais ou congelés préemballés, tout en préservant leur valeur nutritionnelle.

L’ionisation permet de décontaminer les denrées, supprimer certains micro-organismes et insectes, ralentir le mûrissement, inhiber la germination et mieux conserver les aliments. Elle permet ainsi le transport sur de longues distances et le stockage de longue durée.

La réglementation

En France, la mention «traité par rayonnements ionisants» ou «traité par ionisation» doit figurer sur les emballages et les documents d’accompagnement.

Son emploi est autorisé pour une liste positive d’une quinzaine de produits comportant épices, herbes aromatiques séchées ou surgelées, oignons, ail, échalotes, légumes et fruits secs, viandes et abats de volaille susceptibles de porter des salmonella quelles que soient les précautions d’élevage et d’abattage, cuisses de grenouille congelées, crevettes décortiquées congelées.

Peuvent aussi être ionisés les flocons et germes de céréales pour produits laitiers, la farine de riz, la gomme arabique, le sang séché et le plasma, l’ovalbumine, la caséine et les caséinates.

La mauvaise réputation de l’ionisation

Ce procédé ne rend pas les aliments «radioactifs», pas plus que ne rend radioactif le fait de s’exposer au soleil…Ce qui veut dire que cette technique, qui est la plus sûre en matière de préservation des aliments et d’hygiène, n’est pas dangereuse pour nous.

Ce n’est pas ce qui est dit, ou écrit. Les émissions à sensation provoquent une forte peur (fondée, au vu des arguments) chez le téléspectateur qui, désarmé, se tournera alors vers le bio (ah, le bio !) ou, ce qui est assurément bien, les produits de la ferme.

Selon le CNRS, l’ionisation cependant peut détruire des vitamines et entraîner la formation de substances néoformées ou de radicaux libres préjudiciables à la salubrité des aliments ou à leurs propriétés organoleptiques.

Et certaines associations de défense des consommateurs et de l’environnement soulignent l’appauvrissement de la valeur nutritive et des vitamines contenus dans les aliments.

En Europe, il y a dix ans, on irradiait déjà environ 40 000 tonnes d’aliments… Et si, en fait, l’ionisation est autorisée pour une seule catégorie d’aliments (herbes aromatiques séchées, épices et condiments végétaux, les dérogations mises en place en France notamment sont nombreuses. Et les contrôles assurément très insuffisants !

(Sources: lefigaro.fr/notre-planete.info)