Les premières descriptions des pathologies de fractures de stress ou de fatigue remontent à la moitié du 19ème siècle, avec l’avènement de la radiographie.
Elles furent essentiellement situées au métatarsien (os longs du pied, les métatarsiens sont au nombre de 5 et forment le métatarse).

On reporte ces descriptions aux médecins militaires qui retrouvaient ces pathologies douloureuses après pratique de marches relativement longues par des soldats portant des sacs à dos assez lourds.

Depuis les années 70, la description de la fracture de fatigue s’est généralisée non seulement chez les sportifs de haut niveau, par phénomène de surentraînement, mais également par le développement de sports de masse avec des fractures de fatigue survenant chez des sportifs  du dimanche.

La fracture de fatigue  serait due à un manque d’adaptation du pied à une pratique sportive intensive. Il ne s’agit pas d’une fracture spontanée sur un os pathologique. Les métatarsiens sont le plus souvent atteints, en particulier le 2°, mais d’autres parties du pied, de la cheville, voire de la jambe, peuvent en être le siège.

Les facteurs favorisants

Ils sont souvent dus à une pratique du sport mal maîtrisée.

-les efforts sportifs excessifs exposent à l’apparition de micro-lésions pouvant provoquer des petites fissures et l’apparition progressive d’une fracture de fatigue par désadaptation de l’organisme

-la réalisation d’un geste sportif en extension, torsion, rotation, augmentent la sollicitation du tissu osseux

-les conditions de pratique sur sol dur, sur une longue distance, avec des chaussures mal adaptées provoquent une onde de choc modifiant nos propres adaptations proprioceptives.

-la vitesse d’entraînement ou de course provoque une diffusion des ondes de choc le long du corps, de façon exponentielle à la vitesse de course.

Mais aussi :

-une mauvaise alimentation et un déficit d’hydratation.

-des facteurs hormonaux, surtout chez la femme.

-l’anorexie

-l’aménorrhée (absence de règles)

Les symptômes

Le patient consulte essentiellement pour une douleur atypique de survenue progressive qui ne disparaît pas malgré de nombreux soins. Les fractures de fatigue se révèlent par des douleurs, parfois responsables d’une boiterie, gênant ou empêchant la marche.

La douleur est généralement très localisée sur un point précis de l’os. Lors d’une course, il est typique que la douleur soit intense au début, modérée au milieu puis sévère à la fin et après son exécution. Au début la douleur peut disparaître le lendemain de l’effort, mais finit par ne plus partir si l’activité est répétée. Parfois vient s’y ajouter un oedème.

Pour vérifier la présence d’une fracture de stress, la radiographie n’est pas toujours efficace au début de la fracture, voire jamais dans certains cas. On peut donc utiliser la scintigraphie osseuse, la tomodensitométrie ou l’IRM pour un diagnostic précoce.

Le repos est la seule façon de guérir une telle fracture. Le temps de guérison varie de 4 à 8 semaines. L’activité ayant causé la fracture doit être évitée pendant un certain temps et le malade ne doit pratiquer ensuite qu’une activité légère. La consolidation osseuse survient pratiquement dans tous les cas au bout de trois mois.