Les activités intellectuelles pratiquées par les personnes âgées (regarder la télé, lire, jouer aux cartes, faire des casse-tête ou des mots croisés, etc.) freineraient le déclin des facultés cognitives, mais à l’inverse, accéléreraient l’évolution de la maladie d’Alzheimer.

C’est ce qu’avance une étude menée auprès de 1 157 participants de 65 ans et plus qui ne souffraient au départ ni de déclin des facultés cognitives, ni de la maladie d’Alzheimer.

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Selon le biochimiste Judes Poirier, chercheur réputé en matière de maladie d’Alzheimer, il faut interpréter cette étude avec beaucoup de prudence. « Je suis très étonné que les chercheurs qui ont mené cet essai ne disent rien à propos des caractéristiques génétiques des participants. »

L’équipe de Judes Poirier a découvert, en 1993, l’existence du gène le plus couramment associé à la maladie d’Alzheimer, l’apolipoprotéine E4, plus familièrement nommé apoE4. « On estime que plus de 60 % des patients atteints sont porteurs de ce gène spécifique », précise-t-il. Ces personnes sont plus susceptibles que les non-porteurs de souffrir de la maladie, et les symptômes apparaissent généralement plus tôt dans leur cas. »

Judes Poirier pense donc que les résultats de l’étude américaine sont faussés au départ. « Il est aujourd’hui très rare que les protocoles de recherche en matière de maladie d’Alzheimer ne comportent pas de tests génétiques visant à déterminer si le patient est porteur ou non de l’apoE4. »

Les non-porteurs de ce gène qui sont atteints par la maladie d’Alzheimer le sont habituellement à un âge nettement plus avancé, le plus souvent après 80 ans, explique-t-il.

« Par contre, les porteurs atteints bénéficient manifestement d’un programme de stimulation intellectuelle. Chez eux, ces programmes repoussent l’apparition inéluctable de la démence et des pertes graves de mémoire, tandis que chez les non-porteurs qui sont atteints, ces interventions n’ont que peu d’effet sur l’évolution de la maladie.

C’est la même chose pour les oméga-3 : ces matières grasses permettent de repousser l’apparition des symptômes chez les porteurs tandis qu’elles sont presque sans effet chez les non-porteurs. »

Selon le chercheur québécois, les résultats de la présente étude ne devraient surtout pas décourager les malades ni les inciter à ne plus exercer leurs facultés cognitives.

« Nos résultats nous démontrent clairement que les patients en bénéficient. Même dans les cas où l’exercice intellectuel ne réussit pas à repousser l’inéluctable, il demeure que la qualité de vie des patients s’en trouve améliorée, tant que la maladie n’a pas progressé au stade de la démence. »

(Source : Passeportsant.net)