Il paraît que le cerveau des timides est le siège d’une activité intense qui le rend très sensible aux visages des autres.

Vous en connaissez plein et ils vous font rire ou alors vous touchent par leur comportement de sauvageon effarouché. Mais oui, ce sont eux qui se cachent derrière les portes ou dans les coins, bafouillent lors des présentations, rougissent à la moindre occasion, qui regardent par terre plutôt que dans les yeux, qui serrent la main et la reprennent vite… Non, les timides n’ont pas toujours la vie facile, et pourtant, ils ont en ont dans le crâne !

UNE GRANDE REACTIVITE

Une étude de l’Université de Sacramento a montré que le cerveau timide est d’abord un cerveau très réactif, qui s’emballe facilement lors des situations inhabituelles.

Elliott Beaton et ses collègues ont fait passer des tests de timidité à une centaine d’étudiants et ont retenu les 12 les plus timides ainsi que les 12 les moins timides pour une expérience.

Dans cette expérience, les étudiants devaient observer une suite de photographies et décider le plus vite possible s’il s’agissait d’hommes ou de femmes. Les visages exprimaient une palette d’émotions allant de la peur à la joie en passant par la colère, le dégoût, la tristesse.

Elliott Beaton a constaté que les mêmes aires cérébrales s’activaient chez tous les sujets, mais que certaines (le cortex préfrontal médian pour la tristesse, ou le gyrus frontal inférieur et l’insula pour la joie) s’activaient plus chez les timides que chez les autres.

En fait, le cerveau timide est globalement plus actif que la moyenne, et il souffrirait d’un excès de réactivité aux émotions exprimées sur les visages.

EST-CE HEREDITAIRE ?

Dans la phobie sociale, qui est une timidité poussée à l’extrême, une composante génétique existe, observable notamment chez les jumeaux phobiques sociaux.

Il est donc possible que la timidité ait une composante génétique, mais l’environnement familial joue également un rôle : les parents timides font des enfants qui ont aussi plus de chances que les autres d’être timides, étant habitués à adopter des comportements prudents, voire craintifs.

Mais attention, la timidité n’est pas forcément un défaut (elle est socialement bien acceptée chez les femmes), et un timide peut être plus apprécié qu’un extraverti désinhibé qui tutoie tout le monde dès la première minute.