L’if se dresse, solitaire, dans les bois et les taillis ombreux car il aime les sols bien drainés et humides. On pense que le premier if est apparu il y a 120 millions d’années. C’est un arbre d’une longévité remarquable, souvent plus de 1000 ans (on trouve un if de 1700 ans en France, et un if de 3000 ans en Angleterre), ceci étant dû à l’extrême dureté de son bois (il était très utilisé au moyen-âge pour la confection des arcs et des arbalètes). Il vit vieux mais pousse lentement car s’il ne dépasse jamais 15m, il met 100 ans pour atteindre 8m.

Sa longévité confère à l’if le statut d’arbre de l’immortalité: c’est un arbre fréquemment planté dans les cimetières et les lieux sacré car c’est un symbole du lien entre le monde physique et le monde éthérique. Symbole de vie et de mort,  ses fruits et sa résine peuvent être mortels. La toxicité de l’if est connue depuis l’antiquité. les grecs anciens pensaient que dormir sous un if était mortel et les gaulois enduisaient les pointes de leurs flèches de sa sève.

Pourtant l’if se révèle aujourd’hui partie prenante dans le traitement de nombreux cancers. En 1970,par hasard,des chercheurs américains décèlent l’activité anticancéreuse d’un extrait de l’écorce d’un if américain (Taxus brevifolia).Une molécule, le taxol,est isolée.

En France au début des années 1980,le taxol dont le précurseur s’accumule dans les feuilles, est de nouveau isolé, cette fois dans l’if européen (Taxus baccata). En 1998,une équipe américaine a réussi la synthèse complète du taxol.

Ce taxus baccata, ou if commun, est un petit arbre, de 12 à 15 mètres de hauteur. Les glucosides extraits de l’If sont utilisés en oncologie pour traiter certains cancers mais avec beaucoup de précautions car ils sont très irritants. Le Taxotère (composé de l’if aux vertus similaires à celle du taxol) semble efficace sur les métastases viscérales, du foie en particulier. Le temps d’obtention des réponses est relativement court, entre 9 et 12 semaines. L’action du Taxotère réduit les symptômes, retarde les complications et permet donc une vie de meilleure qualité. Sa tolérance et son efficacité sont satisfaisantes et ses effets secondaires peuvent être efficacement pris en charge dans le milieu hospitalier.