Les ocnophiles sont des sujets ayant une « personnalité dépendante » ont une tendance certaine à s’accrocher aux autres.

La question de la régression représente un sujet récurrent de la psychothérapie contemporaine qui, pourtant, encourage le choix et la responsabilité, deux notions essentielles qui amènent à se prendre en charge.

Le terme ocnophile vient du grec OKNEO qui veut dire se dérober, hésiter, se cramponner, renâcler. Le monde de l’ocnophilie est structuré par la proximité physique et le toucher.

L’ocnophile n’a aucune liberté par rapport à son objet d’attachement. Il a peur de le lâcher et de se trouver abandonné. Il s’accroche donc à lui par manque de confiance. Il a l’illusion d’être en sécurité tant qu’il garde le contact avec son objet.

Alors, évidemment, l’ocnophile s’est accroché dés l’enfance avec angoisse au premier « objet » d’amour, sa mère, LA mère, car il n’y a qu’auprès d’elle qu’il trouve la sécurité dont il a besoin. Et même si plus tard il fait des efforts désespérés pour rompre le cordon ombilical, il y a toujours des moments, des épisodes de sa vie où il se sent petit, enfant, et rêverait de retourner dans le ventre chaud et sécurisant de sa mère.

Pour les spécialistes de la régression, Il y aurait, en nous, tout au long de notre vie, une tendance pulsionnelle à vouloir se retrouver dans la poche des eaux du corps maternel qui représente, c’est évident, l’océan primitif en miniature.

L’adulte ocnophile, après avoir été un enfant collé à sa mère ou, au contraire, en conflit permanent dans l’espoir de se détacher, de rompre cette fatale attraction, devient une personne casaniere : il aime tout ce qui le tient, le contient, le retient. Il a l’esprit de corps, et se sent prêt à tous les compromis pour se sentir aimé.

Cette dépendance est nécessaire pour vivre en société mais être adulte, c’est également être autonome, capable de prendre des décisions seul, sans consulter personne. En fait, nous sommes à la fois dépendants et autonomes, octophiles et et philobates, deux expressions utilisées par le médecin et psychanalyste anglais Michael Balint au siècle dernier.

(Sources : Michael BALINT: Les voies de la régression, .Ed. Payot – Christiane SINGER: Les âges de la vie, Albin Michel – Frank STAEMMLER : A  theory of regressiv process in Gestalt Therapy, )