Un bras qui gonfle et qui peut atteindre jusqu’à 20 cm de différence avec l’autre bras… Le syndrome du gros bras : c’est ainsi qu’on appelle communément le lymphoedème secondaire du membre supérieur. Secondaire car il s’agit des séquelles du traitement du cancer du sein.

Chaque année, ce cancer touche 50 000 femmes en France. A la suite des traitements, on estime que 15 à 20 % d’entre elles auront un lymphoedème, c’est à dire 8 000 personnes au total. Le « gros bras » est donc le gonflement des tissus mous du membre supérieur.

Comment un traitement peut provoquer ce genre de complication ?

Dans le traitement des cancers du sein, en fonction du stade, il faut non seulement retirer la tumeur (parfois le sein entier) mais aussi intervenir sur les ganglions au niveau de l’aisselle pour vérifier qu’ils ne ne contiennent pas des cellules cancéreuses qui auraient migré depuis la tumeur d’origine.

On prélève quelques ganglions, et si la tumeur a métastasé, il faudra traiter la zone par radiothérapie et/ou par chimiothérapie.

Le prélèvement des ganglions, et le traitement qui s’ensuit, altèrent le système lymphatique. Le rôle du système lymphatique est, en particulier,  de drainer les excès de liquide des tissus et de transporter les globules blancs.

Quand on retire les ganglions des aisselles et que l’on perturbe les vaisseaux lymphatiques, on provoque un encombrement : le débit est trop important pour les vaisseaux restants.

Du coup, la lymphe ne peut plus s’écouler normalement et stagne dans les tissus sous-cutanés : c’est le lymphœdème, qui fait grossir le bras, le poignet, la main, les doigts. Il y a une autre conséquence : la peau se fibrose, c’est-à-dire qu’elle s’épaissit un peu comme une cicatrice, sur l’ensemble du bras.

Pendant longtemps le « gros bras » a été considéré comme un simple effet indésirable. Il fallait d’abord traiter le cancer du sein qui, lui, peut être mortel. Aujourd’hui, le lymphoedème est considéré comme une véritable pathologie.

Le système lymphatique

La lymphe est issue du milieu intestinal où se font les échanges assurant la vie de nos cellules. Les capillaires lymphatiques ont leur origine dans le milieu interstitiel (Le milieu intérieur est constitué de l’ensemble liquide interstitiel et plasma sanguin).

Ces capillaires s’anatosmosent pour former les vaisseaux lymphatiques répartis en 2 réseaux, un superficiel et un profond.

L’anatosmose est la réunion de deux vaisseaux, artères ou veines, qui viennent s’aboucher de telle sorte que le contenu de l’un va se mêler intimement au contenu de l’autre.

Le réseau superficiel des capillaires lymphatiques chemine sous la peau et déverse la lymphe dans les ganglions inguinaux axillaires cervicaux.

Le réseau profond, situé dans la cavité abdominale et thoracique est annexé aux viscères. La citerne de Pecquet est située sous le diaphragme à hauteur de D12/L1.

Le canal thoracique chargé de la lymphe abdominale se termine dans le carrefour jugulo-sous-clavier gauche et reçoit la lymphe du poumon gauche.

La grande veine lymphatique draine le poumon droit et se termine dans le carrefour jugulo-sous-clavier droit.

A la différence du réseau sanguin, le système lymphatique ne comporte pas d’organe assurant le rôle de pompe.

 La circulation résulte des mouvements du corps, des contractions des muscles, des contractions des fibres lisses des parois des vaisseaux lymphatiques, et le fait que les plus gros vaisseaux possèdent des valvules pour empêcher le reflux. Si les mouvements du corps ou l’activité physique s’intensifient, la lymphe circulera plus rapidement : il circule approximativement 100 ml de lymphe par heure dans le canal thoracique d’un homme au repos alors que durant un exercice, ce flux peut être 10 à 30 fois plus élevé.

Au contraire, l’immobilité prolongée entrave le drainage de la lymphe.

Le lymphœdème secondaire  est dû à la destruction ou à l’obstruction du réseau lymphatique (curage ganglionnaire, exérèse chirurgicale, radiothérapie, obstruction par cellules tumorales ou filaires, traumatisme, évolution de certaines insuffisances veineuses).

Le lymphœdème secondaire des membres supérieurs après un traitement d’un cancer du sein est le plus fréquent: la fréquence va de 5 à 20% dans les études les plus récentes, jusqu’à 50% dans les études datant de plus de 20 ans.

De façon générale, un lymphœdème n’est pas douloureux, il entraîne, quand il est important, des lourdeurs du membre, des douleurs articulaires et/ou rachidiennes. Il modifie l’image corporelle et peut générer un handicap avec un retentissement sur la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle avec altération de la qualité de vie.

Lorsqu’il devient douloureux, il faut rechercher une surinfection, une thrombose veineuse profonde, une affection tumorale et, en cas de lymphœdème secondaire, une récidive cancéreuse mais aussi une radiculalgie, une artérite ou une sténose veineuse post-radique.

L’évolution du lymphoedème

Stade I : accumulation de liquide riche en protéines (augmentation de volume par œdème) s’atténuant à la surélévation. Lorsqu’on appuie avec le doigt l’œdème est dépressible car non fibreux : c’est le signe du godet. 

Stade II : l’élévation ne réduit plus le volume et l’oedème est toujours dépressible (conservant une dépression après une pression) mais il y a des transformations de la peau et des tissus sous-cutanés qui deviennent durs et cartonnés, la fibrose s’installe ainsi qu’un engraissement.

Stade III : éléphantiasis avec disparition du caractère dépressible de l’œdème et présence de troubles trophiques : hyperkératose, verrues et vésicules lymphatiques.

Traitement en réflexologie plantaire

Je travaille la région cervico-dorsale pour son action orthosympathique sur le membre supérieur et le plexus brachial.

Le système hormonal bien sûr, le système lymphatique au complet. Puis le diaphragme (pompe lymphatique) et le plexus solaire.

Si vous voulez plus de renseignements, venez me voir à mon cabinet de Soustons, dans les Landes, ou à celui de Bayonne.

(A consulter : avml.fr)