On dit que les moustiques préfèrent les blondes aux brunes, mais qu’en est-il des rousses alors ?  J’en ai ras le bol d’être piquée et de me trimbaler des bosses sur le front grosses comme des œufs de pigeon ! Ma peau est sucrée ? Ah ah, la belle affaire… Qui me dira pourquoi ces horribles bestioles s’acharnent sur moi ?

Soyons sérieux. Le moustique nous sent.  Il est très sensible à l’odeur du gaz carbonique que nous dégageons, il détecte la chaleur et l’humidité émises par notre corps et perçoit les vibrations de l’air qu’engendrent nos mouvements. De plus il est attiré par les couleurs sombres et moins attiré par les couleurs claires.

Pourquoi les moustiques piquent certaines personnes plus que d’autres ?

Le moustique femelle (le seul à piquer) aime la chaleur (15-30°C) associée à un bon taux d’humidité. Certaines odeurs l’attirent particulièrement : sueur, odeur propre de la peau, acides aminés, stéroïdes, et même urine ! Nous sommes donc plus ou moins une cible potentielle.

La température du corps peut aussi jouer un rôle très important : plus elle est élevée, plus le moustique aura tendance à piquer. Ce qui explique pourquoi on est plus piqué l’été, une période où l’on a chaud et où l’on transpire ! Les moustiques disposent de neurones équipés de capteurs de dioxyde de carbone qui leur indique la présence d’une personne qui respire.

Il est donc déconseillé de bouger en présence de moustiques, car cela les attire.

Attention : ne remuez pas dans votre lit, coudes au corps, respiration bloquée, suivez du regard ce monstre volant qui va fondre sur vous, génial !!!

Ce monstre est donc une moustiquette, responsable à elle toute seule des rougeurs, boutons et démangeaisons. Le mâle se contente du nectar sucré des fleurs. Mais la moustiquette, selon l’espèce à laquelle elle appartient, a ses préférences et ne va pas n’importe où. Elle peut préférer les chevaux, les chiens, les vaches ou les humains.

Sur Terre, 3 animaux sur 4 sont des insectes. En France, il y a environ 35 000 espèces. Dont plus de 6 000 sont des mouches et des moustiques. Parmi les 3 000 espèces de moustiques, 300 piquent l’homme.

La vision d’un moustique

La tête du moustique est pourvue de détecteurs de mouvement, de lumière, de vibration ou d’odeurs. Les fonctions d’olfaction et d’audition, autrement dit le nez et les oreilles, sont assurées par des antennes. La «bouche» de l’insecte comporte des organes capables de palpation quand il est posé.

La vision dispose de deux organes. Des ocelles, sorte d’yeux primitifs incapables de former des images mais qui renseignent l’animal sur l’intensité de la lumière. Et des yeux composés de très nombreuses facettes. Leur nombre varie de moins de 10 (6 à 9 chez la fourmi) à quelque milliers (20 à 30 000 chez certaines libellules).

L’image formée est équivalente à celle que nous aurions en nous mettant devant les yeux des passoires. La perception des couleurs est décalée vers le violet. Les insectes ne voient pas le rouge lointain mais perçoivent plus d’ultraviolet que nous. Pour eux, les fleurs ou la peau sont bigarrés.

Outre cette détection des mouvements et des couleurs, la moustique femelle va être attirée principalement par deux types d’odeurs : celle du gaz carbonique et celle d’acides gras. On a ainsi pu constater qu’une peau exhalant plus de gaz carbonique qu’une autre les attirait plus.

Et un épiderme dont la sueur est riche en acides gras, comme l’acide butyrique, aux relents ammoniaqués, est un menu alléchant.

Une seringue de concours

La femelle moustique, pendant ses quinze jours d’existence, navigue donc à l’oeil et au nez. Une fois posée, elle déploie sa seringue, un organe piqueur-suceur qui va perforer la peau de sa victime pour atteindre un capillaire sanguin  Les maxilles (l’aiguille de la seringue) pénètrent l’épiderme et les mandibules servent à maintenir la trompe. Elle y injecte une salive anticoagulante (responsable du bouton et des démangeaisons) et pompe un peu de sang. Le bouton consécutif à une piqûre de moustique est dû à une réaction allergique à cette salive. Mieux vaut donc éviter de gratter un bouton car cela fait pénétrer la salive plus profondément dans la peau.

Après des années de diminution, la fréquence des maladies transmises par le moustique augmente car ce dernier devient résistant aux pesticides. Répulsifs, moustiquaires, vêtements couvrants, toute la panoplie classique de protection reste cependant à l’ordre du jour. En Californie, des expériences sont en cours pour rendre inefficace le système de détection des moustiques en brouillant leurs récepteurs afin qu’ils respirent un air saturé de dioxyde de carbone. Mais pour l’instant nous restons des proies de choix !