Les maux de tête chroniques sont très fréquents.  25% de la population souffre de céphalées dites de tension.  16% des femmes et 6% des hommes souffrent de migraine.  Il y aurait environ 80 millions de personnes qui souffrent de maux de tête chroniques aux États-Unis. En France nous ne sommes pas en reste puisque les migraines affectent 10% de la population.

Les maux de tête sont compliqués à soigner car, souvent, ils ont des origines différentes et simultanées.

On peut souffrir de céphalées d’origine cervicale suite à un travail trop long dans une position qui fatigue le cou(ordinateur, évidemment) ou après une nuit de sommeil avec un oreiller inapproprié (trop dur, trop mou, l’oreiller est un souci pour les migraineux). Mais une accumulation de stress importante ou un accident de la route avec un traumatisme, même léger, peuvent être en cause.

La douleur ressentie dans ce type de mal de tête est due à des irritations nerveuses dans le haut du cou.  Ces irritations sont le plus souvent dues à des dérangements articulaires mineurs ou à des tensions musculaires excessives.  La douleur est habituellement ressentie comme une tension au front, derrière les yeux ou à la base de la nuque.

La prise de médicaments pour ce type de mal de tête n’est pas toujours efficace et pourrait, à long terme, entraîner un autre type de problème:  les maux de tête d’origine médicamenteuse.  En effet, la prise de médicaments analgésiques à raison de plus de deux jours par semaine représente un facteur aggravant dans les maux de tête.

Petit rappel

La colonne vertébrale est constituée d’une série de vertèbres placées les unes au-dessus des autres. Les vertèbres sont séparées par les disques intervertébraux, faits de substances semblables à un gel, qui absorbent les chocs et constituent une sorte de coussin. Les tendons et les muscles relient les vertèbres aux muscles du dos, du cou et de la tête.

Au centre de la colonne vertébrale se trouve la moelle épinière, composante principale du système nerveux central qui rejoint le cerveau environ à la hauteur du nez. Les nerfs s’étendent de la colonne vertébrale à travers les vertèbres et transmettent l’information dans tout le corps.
Dans le cas des céphalées dues aux cervicales, l’irritation vertébrale entraîne une projection douloureuse dans le territoire du grand nerf d’Arnold dont le trajet compliqué traverse de nombreuses zones en particulier celle des muscles situés à la base de la nuque.

Les projections douloureuses se font donc principalement à la base de la nuque jusqu’à la partie supérieure de crâne avec parfois des irradiations au niveau du visage, notamment les sourcils et l’angle de la mâchoire.

Une caractéristique principale des céphalées cervicales est leur caractère unilatéral contrairement aux migraines (voir plus bas) qui ont tendance à basculer d’un coté ou l’autre du crâne. Effectivement, un migraineux peut avoir un côté de « prédilection » (pardon d’utiliser ce mot) mais voir sa migraine passer de l’autre côté dans la nuit, ou en quelques heures.

L’examen clinique de ces cervicalgies permet de noter des anomalies palpatoires à type de contractures, des diminutions de la rotation cervicale (difficulté à tourner le cou, sorte de raideur évoquant un torticolis) et le présence associée d’une cervicalgie haute le plus souvent.

Comprendre pour soigner

-Si les céphalées sont récurrentes en fin de journée : il peut s’agir d’un trouble de la vision. il faut alors faire vérifier sa vision car une correction adaptée peut permettre d’en finir avec les maux de tête.

-Si les douleurs sont localisées autour des yeux : si les maux de tête sont surtout localisés derrière les yeux, il peut s’agir d’une sinusite chronique. Et si la zone oculaire et celle de la tempe sont touchées d’un seul côté (toujours le même), avec des crises persistant deux à six semaines, il peut s’agir d’une algie vasculaire faciale.

-Si les céphalées sont présentes dès le réveil : elles peuvent annoncer un syndrome d’apnées du sommeil. A 50 ans, un homme, parfois en surpoids, qui ronfle la nuit, présente un facteur de risque notoire, surtout s’il a une tendance à « piquer du nez » plusieurs fois dans la journée. Au moins 3 millions de Français sont concernés par un syndrome des apnées du sommeil.

Si la céphalée touche les tempes et apparaît après 60 ans : il peut s’agir d’une artérite temporale ou maladie de Horton (maladie inflammatoire des vaisseaux). Elle passerait presque inaperçue, car les signes sont trompeurs: un mal de tête localisé au front et aux tempes, un cuir chevelu douloureux, des difficultés à mastiquer, des douleurs articulaires notamment au niveau des épaules et du bassin.

-Enfin, parmi les autres causes: un simple rhume entraîne très souvent des maux de tête continus plutôt localisés au niveau du front. Un décalage entre le maxillaire supérieur et la mandibule (ou dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire) peut provoquer, de son côté, des maux de tête et des douleurs dans le cou.

L’homéopathie peut soulager

Si la céphalée s’accompagne de douleurs oculaires et de troubles de la vue, elle pourra être soulagée grâce à la prise de 5 granules de Paris quadrifolia trois fois par jour. En cas de céphalée périodique, les remèdes à base de Gelsemium sempervirens, de Secale cornutum et de Tuberculinum.

Si la céphalée est associée à de l’anxiété, elle doit être traitée à l’aide d’Argentum nitricum et d’Ignatia amara. Si les périodes d’anxiété s’accompagnent souvent de spasmes, il conviendra de prendre 5 granules d’Ignatia amara 9 CH deux fois par jour.

-Dans le cas de céphalées cervicales, on traitera ainsi:

Actea racemosa 5 à 15 H : remède des douleurs vertébrales, irradiant vers l’arrière du crâne puis vers l’œil ou le sommet du crâne. Elles s’accompagnent souvent de sensation de flou, comme si la tête était dans un nuage. Elles sont souvent aggravées le matin et par l’humidité.

Bryonia alba 5 à 9 H : le moindre mouvement aggrave le mal de tête ( en se penchant, en ouvrant les yeux ) Dans le cas de céphalées d’origine arthrosique, le mal commence à l’occiput. Mais Bryonia agit aussi dans les céphalées frontales.

Magnesia phosphorica 7 à 15 H :  remède des névralgies (parfois fulgurantes) aggravées au froid, prenant la forme de céphalées allant de l’occiput vers l’orbite. Il peut aussi concerner les névralgies dentaires ou temporales. Celles-ci se développent aussi volontiers sur un terrain spasmophile.

Rhus toxicodendron 5 à 9 H : quand la douleur est lourde et fait suite à des efforts. Quand elle est aggravée par l’humidité et le repos, et améliorée par le mouvement.