L’orteil en griffe est une contracture (ou flexion) d’une ou deux articulations du deuxième, troisième, quatrième ou cinquième (assez rare) orteil. Cette flexion anormale peut créer une pression sur le pied lors du port de chaussures, causant des difficultés pour se chausser.

Dans les premiers stades, les griffes sont souples et les symptômes peuvent généralement être traités avec des traitements non chirurgicaux. Mais si elles ne sont pas traitées, les déformations peuvent devenir plus rigides et ne pourront alors plus être traitées par une intervention non-chirurgicale. Les cors ont tendance à s’aggraver au fil du temps  et ne disparaîtront vraiment jamais, même après l’opération. Dans les cas plus graves d’orteils en griffe, des plaies ouvertes peuvent apparaître au niveau des cors et s’infecter.

La pathologie des orteils externes est dominée par la déformation en griffe avec cors dorsaux ou pulpaires douloureux. Il faut également considérer la pathologie du cinquième orteil et la pathologie interdigitale responsable de l’œil  de perdrix.

On ne parle habituellement de griffe des orteils que lorsque cette position est permanente et s’accompagne d’un conflit douloureux, soit dorsal avec cor en regard des articulations inter-phalangiennes proximales (IPP) ou distales (IPD), soit plantaires avec durillon pulpaire.

I –Les orteils:

La griffe proximale :

C’est la déformation la plus commune caractérisée par une extension de l’articulation métatarso-phalangienne (MP) et une flexion de l’articulation inter-phalangienne proximale (IPP).

Cette dernière occupe le sommet de la déformation, il y a conflit avec la chaussure d’où un cor dorsal.

La griffe distale :

C’est la déformation en flexion de l’inter-phalangienne distale (IPD). L’articulation MP est en position neutre, et le sommet de la déformation se situe au niveau de l’IPD. Un cor se développe à la face dorsale de cette articulation, et surtout l’appui distal est douloureux avec durillon ou cor pulpaire.

La griffe totale :

La déformation associe une hyperextension de la MP, une flexion de L’IPP et une flexion de l’IPD. Il existe un cor à la face dorsale de l’IPP et de l’IPD. Il faut trouver le siège de la déformation la plus importante et le caractère réductible ou non de chaque déformation.

La griffe totale inversée :

A une extension plus ou moins marquée de l’articulation MP, s’associe une flexion de l’IPP et une hyperextension de l’IPD. La deuxième phalange est pratiquement verticale.

Il existe un cor dorsal (avec noyau) au niveau de l’IPP et un durillon plantaire en regard de la tête de P2 et de la base de P3.

II- Stades évolutifs

Il est classique de distinguer 3 stades évolutifs à la déformation en griffe : la griffe réductible, la griffe fixée et la griffe avec luxation métatarso-phalangienne.

La griffe réductible :

Au début de la déformation, la griffe des orteils peut être réduite par pression de bas en haut sur la tête des métatarsiens. L’extension de l’orteil peut être ainsi obtenue de façon active.

La griffe fixée :

La position en flexion de l’articulation déformée ne peut être corrigée passivement. C’est avant tout une rétraction capsulo-ligamentaire qui fixe la déformation.

On distingue schématiquement :

-les griffes d’orteils dues à « un excès de longueur » des orteils primitif ou secondaire à une déviation du gros orteil et qui évolueront, par conflit avec la chaussure, vers la griffe fixée avec rétraction de la capsule dorsale métatarso-phalangienne

-les griffes succédant à un syndrome d’hyperpression des têtes métatarsiennes (et avant tout de la deuxième tête). Cette hyper-pression est responsable d’une irritation et d’une distension capsulo-synoviale qui permet la luxation Métatarso-Phalangienne.

III- En résumé

-La pathologie engendrée par la griffe des orteils vient  avant tout du conflit du pied avec la chaussure. Celle-ci engendre en partie la déformation des orteils qui va devenir pathologique dans certaines conformations du pied.

-Le pied (notamment quand la semelle est rigide) est en état de déséquilibre musculaire « physiologique » : les muscles extenseurs des orteils ne sont fonctionnels qu’au temps de la phase oscillante du pas, évitant la chute de l’avant pied.

-Les muscles fléchisseurs des orteils fixent fortement les orteils au sol lors du pas antérieur. Il existe un déficit fonctionnel des interosseux et l’orteil se place spontanément en griffe.