68 % des Français se plaignent de fatigue mentale. Le stress psychologique est la plupart du temps en rapport avec la fatigue mentale. Ces types d’épuisements découlent d’un état d’énervement soutenu vécu à long terme. Toutefois, ce ne sont  pas seulement les individus exerçant un travail professionnel qui peuvent ressentir de la fatigue mentale  tout comme il n’y a pas que ceux et celles qui ont traversé des épreuves difficiles qui sont susceptibles d’éprouver de l’ épuisement psychologique.

Un français sur deux se plaint d’être fatigué, trop fatigué pour bouger. La fatigue mentale accumulée pendant l’année biaise la perception de l’effort.

La preuve : des chercheurs de l’école de sport de Bangor, au pays de Galles, ont soumis des volontaires à des tests complexes et très longs afin de les épuiser mentalement. Ensuite ils leur ont demandé de pédaler aussi vite et aussi longtemps qu’ils le pouvaient, avec une récompense financière à l’appui. Et bien le groupe a malgré  tout jeté l’éponge 15% plus tôt qu’un autre groupe qui avait démarré l’esprit frais. Des examens ont démontré que le groupe « fatigué » n’avait aucun problème au niveau du cœur, des muscles ou de la respiration.

Leur fatigue était donc dans la tête !

L’épuisement mental

De graves obstacles dans la vie personnelle et professionnelle sont à même de donner naissance à la fatigue mentale.

Les gens qui en souffrent ne savent pas détecter les indices et les symptômes par eux-mêmes. Les manifestations de ces types d’apathie deviennent plus graves progressivement avec le temps. Ceux et celles qui vivent un épuisement psychologique ne sont pas à l’abri d’une dégradation de leur état physique, affectif, et qui ont un retentissement sur leur attitude en société.

Comment les Français perçoivent-ils les contraintes de la vie moderne ? Bizarrement, alors que la charge d’activités et leur dispersion sont vécues comme exténuantes, l’idéal visé est malgré tout d’en ajouter de nouvelles.

Trop d’activités en même temps

Plus qu’un activisme effréné, deux Français sur trois (65 %) aspirent à ne faire qu’une seule chose à la fois. La confusion engendrée par plusieurs activités en parallèle est le plus critiquée. Difficile dans la société actuelle qui demande d’être toujours plus polyvalents et multitâches. Rien d’étonnant donc à ce que nos compatriotes soient ainsi 68 % à se plaindre de fatigue mentale (contre 32 % pour la fatigue physique).

Ce symptôme est une maladie de la modernité, comme le montre le fait que 89 % en souffre dans les villes. « Le plus pénible est pointé : sentir un poids insupportable dans la tête, explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann. Qui peut même, à partir d’une certaine dose, affaiblir la capacité d’action« .

Pour les personnes interrogées, le plus grave est la perte d’énergie (à 53,5 %) plus que le stress ou le surmenage (46,5 %). Ainsi 45 % déclarent même qu’être super-actif est « une bonne chose« . Le stress, le surmenage, la fatigue physique sont mal ressentis. « Mais l’envie nous reprend très vite de faire de nouveaux projets et de nous lancer dans de nouvelles activités. » Ainsi , 58 % déclarent avoir conscience que l’augmentation du rythme de leur existence vient de leur désir d’ajouter eux-mêmes de nouvelles activités et non des contraintes extérieures.

Même les vacances ne sont plus autant propices à la détente et au farniente qu’auparavant. Les Français, à hauteur de 51 %, veulent combiner activités et repos. Les habitants des grandes et petites villes ne s’occupent pas non plus de la même façon durant leurs vacances.

Les premiers sont seulement 1 % à souhaiter les « remplir » d’activités (contre 29 % pour les deuxièmes) et préfèrent ne rien faire à 32 % (contre 24 % pour les personnes vivant dans des petites villes).

Mais les deux sexes ne ressentent pas ces semaines « sans travail » de la même manière. Les femmes « continuent à assurer l’essentiel des charges familiales pendant les vacances.

En dehors des vacances, les femmes risquent plus de tomber dans l’hyperactivisme et la dispersion à cause des charges familiales combinées à leur travail. Elles craignent donc plus le surmenage (51 % contre 40 % chez les hommes) et sont plus sensible à la fatigue mentale (71 % contre 63 %).

A la lumière de ces résultats, on voit ainsi que la principale crainte est le mauvais rythme : le surmenage, l’inefficacité, la surcharge mentale et non le rythme en lui-même.

(Sources : l’enquête « les Français et la vie moderne », réalisée par Bion)