Pourquoi allume-t-on la radio en voiture ? Pourquoi a-t-on de piles et des piles de cd ? Pourquoi les sites tels Deezer, Youtube, Spotify ou itunes ont-ils un tel succès ? Et pourquoi aime-t-on la musique classique ? Ou les chants gypsies ? Ou le Heavy métal ? Et pourquoi donc ne peut rester vraiment longtemps SANS musique ?

Darwin reconnaissait que la musique est « l’un des dons les plus mystérieux qui caractérise l’homme ». Cependant, à son avis, on pouvait trouver une explication dans la sélection sexuelle : les premières vocalises des nos ancêtres, disait-il, ont été émises pour faire la cour. Ils seraient à l’origine de la musique et ensuite du langage. Aujourd’hui, presque personne ne reconnait à la musique un rôle particulier dans la reproduction (on peut avoir une activité sexuelle sans le slow langoureux de de la première rencontre), en revanche, l’idée de Darwin au sujet des liens entre musique et langage reste à la base d’un débat important.

Comme les adultes, les enfants reconnaissent une mélodie dont on accélère ou l’on ralentit le rythme, en la jouant à un tempo plus rapide ou plus lent. Cela signifie que les enfants en bas âge sont capables d’apprendre (et de mémoriser !) une mélodie en ayant recours aux mêmes procédés que les adultes, c’est-à-dire en confrontant les notes et en identifiant les intervalles, sans se laisser piéger par les changements de tonalité ou de chanteur.

La musique exerce un effet profond sur l’être humain bien au-delà des sphères restreintes des mélomanes cultivés. Si l’on en croit de récentes statistiques économiques, la musique représenterait l’un des marchés les plus développés, bien avant l’industrie pharmaceutique. Les pratiques musicales ont une importance notable tant dans les sociétés industrialisées que dans les sociétés occidentales. Ainsi dans certaines cultures traditionnelles, on consacre plus de temps aux activités musicales qu’à celle dont dépend la tribu, la chasse notamment.
Les processus cognitifs impliqués dans la perception musicale (comment le cerveau travaille-t-il les informations musicales) sont étudiés depuis longtemps, alors que les réponses affectives à la musique (comment la musique déclenche-t-elle des émotions) ont été négligées jusqu’à maintenant.
Aujourd’hui les émotions musicales sont au cœur de nombreuses recherches, et les résultats obtenus sont souvent surprenants et contribuent à mieux comprendre la place de la musique dans les sociétés humaines. Plusieurs idées reçues ont ainsi été remises en question. C’est par exemple le cas de celle voulant que les réponses émotionnelles à la musique soient uniquement subjectives.
Certes, les émotions suscitées par certaines œuvres peuvent être déterminées par des éléments non musicaux, par exemple des évènements associés « accidentellement » à l’œuvre. Ainsi, telle œuvre évoquera la tristesse pour une personne, car elle est associée à la disparition d’un être cher, et à la gaieté pour une autre parce qu’elle évoque la rencontre de l’être aimé. Ces associations émotionnelles extra-musicales existent, mais ne représentent qu’une part minime de nos expériences.
Les morceaux de musique que nous écoutons engendrent un nombre quasi infini d’émotions subtilement différentes. Le fait que nos réponses émotionnelles à la musique soient aussi riches, reproductibles pour le même individu, mais aussi d’une personne à l’autre, rapide et si profondément enracinées dans notre cerveau, suggère que la musique a un statut bien spécifique pour l’espèce humaine.
Une question demeure cependant: la musique est-elle là pour adoucir les moeurs, ou a-t-elle été sélectionnée en même temps que le langage, comme mode de communication universelle ?
(A consulter: neurofeedback-paris.org)