N’avez-vous pas ressenti un jour ou l’autre une sorte de ressentiment vis-à-vis d’une personne qui vous a vexé ? Avez-vous réussi à passer l’éponge et à ne pas garder au fond de vous le sentiment d’avoir été humilié ? Ou avez-vous ressassé vos griefs dans un grommellement intérieur incessant ?

La colère

La rancune est malsaine. C’est une surcharge émotionnelle qui mélange orgueil, colère, et aussi, bizarrement, manque de confiance en soi. Elle est d’autant plus nocive qu’elle est chronique. C’est un paquet que l’on traîne derrière soi et qui fragilise. Le rancunier cache des faiblesses au fond de lui : dans un passé récent ou lointain il a été blessé, trompé, offensé. Et il a tout enfermé dans une un coffre-fort qui contient sa rage.
Cette colère s’installe, tenace, stable, et se réactive au fil du temps.

Les conséquences sur la santé

Cette rancune peut entraîner des troubles du sommeil, un état dépressif, de l’anxiété. Irritabilité, agressivité, hypersensibilité font le lit d’un isolement et d’une fermeture aux autres .

Pour certains c’est une façon de s’affirmer, de marquer ses limites. Le rancunier établit un rapport de force avec les autres, il entretient son animosité, il n’oublie jamais. Derrière sa colère se cache un ressentiment triste.
Les uns vont verbaliser leurs émotions, l’exprimer sans filtre. Emportement, exaspération, les réactions sont disproportionnées et violentes.  D’autres vont se taire et se fermer. Emprisonner leur sentiment d’injustice, réprimer leur frustration. Ils vont ressasser, tourner en rond, exagérer la faute de l’autre. Et du même coup raviver une blessure ancienne.

Un véritable poison.

La rancune fragilise celui qui la ressent. Tourner la page, pardonner permet de retrouver un équilibre émotionnel plus sain. Difficile de sortir d’un schéma de pensée psychorigide : soit tu es avec moi, soit tu es contre moi. L’orgueil envahit tout, détruit tout. La personne se sent toujours hautement offensée. Envahie par une amertume chronique, elle ne peut qu’éprouver une rage douloureuse envers l’autre.

Pardonner

Il n’est pas bon de vivre le même scénario éternellement. Il faut apprendre à respirer et à se libérer. Admettre sa part de responsabilité. Essayer de trouver un dialogue, vider son sac une fois pour toute. Abandonner les sacro-saints principes : on peut faire le premier pas et ne pas attendre toute sa vie des excuses qui ne viendront peut-être pas.

Prendre le contrôle de sa douleur, de l’intensité de sa blessure, de son origine, et l’accepter permet de guérir. Des recherches récentes ont démontré que les personnes qui se détache de leur ressentiment ont une meilleure santé physique et émotionnelle. Reconnaître l’inutilité de la rancune, choisir de ne plus être victime et passer à autre chose permet de vivre mieux. Pardonner, ce n’est pas oublier. Et surtout cela permet d’avancer.

Soigner la rancune

L’homéopathie permet de travailler sur ses émotions, et d’atténuer les contrariétés.
–Quand on a mémorisé des ressentis négatifs, on peut s’en débarrasser en prenant cinq granules d’Arnica Montana 15 CH deux fois par jour
-Pour la colère, Chamomillac15ch, 4 gr toutes les heures, permet de se calmer.
–Lachesis 15ch atténue l’irritabilité. Même posologie.
-Staphysagria 9 à 15ch diminuera la susceptibilité et la colère rentrée. Prendre 5 granules tous les jours.

À lire

« Les sept étapes du pardon », Macro Éditions
« Ci-gît l’amer : guérir du ressentiment », Éditions Gallimard.