Analyse de la gestuelle, décryptage du comportement, examen des expressions corporelles, communication non verbale, cela fait des années que des auteurs (Joseph Messinger et son livre « Ces gestes qui nous trahissent ») et des formateurs en tous genres nous bassinent avec ce décodage de chacun de nos mouvements.

Au point de faire de la série télévisée sur M6, « Lie to me » un monument de psychologie puisque son héros repère d’un coup d’œil les menteurs, les petits escrocs et les mythomanes.

Depuis des années les agences de sécurité, dans des pays comme l’Espagne ou le Canada, recrutent des spécialistes aptes à démasquer les tricheurs.

Mais voici plus fort encore : Philippe Turchet, un consultant français installé à Montréal et sa synergologie.

Il a élaboré une nouvelle méthode de lecture de la communication non verbale, une méthode analytique dotée d’un socle scientifique (les techniques de l’IRM)et expérimentée par une impressionnante base de données vidéo.

A la tête dune équipe de chercheurs de tous poils, il a passé au crible 2800 gestes de la vie quotidienne, du grattage de nez au tripotage du lobe de l’oreille, ce qui, dit-il,  lui a permis de mieux appréhender le fonctionnement de l’esprit humain.

D’après Philippe Turchet, « derrière une émotion, il y a toujours un mouvement. Une émotion qui ne se voit pas, n’existe pas ». Dans la vie quotidienne, la synergologie peut aider les forces de l’ordre à diriger des interrogatoires pour mieux trouver la vérité. Elle peut également aider un recruteur ou un commercial qui peut détecter le doute ou sentir une adhésion chez son interlocuteur.

Pascal Lardellier, Professeur des Universités en science de l’information-communication à l’Université de Bourgogne a mené une longue enquête sur les « pseudos-théories du décodage du non-verbal« . Pour lui c’est vraiment du pipeau.

« Les bonimenteurs  tenant ces promesses répondent une demande sociale et professionnelle : le “ décryptage de la gestuelle ” est devenu un véritable business, et ces pseudo théories sont appliquées dans la formation continue ou le  recrutement. En attendant d’entrer à l’Université ? En tout cas, les “ gourous »  de la com’ détournent à toutes fins utiles les codes et le style scientifiques. »

(A lire : « Arrêtez de décoder », Editions de l’Hèbe)