Wu signifie « non » ou « absence« , et Wei signifie « action« , « occupation« . Cela ne signifie pas exactement ne rien faire, mais laisser l’esprit en paix, lui faire confiance en le laissant travailler par lui-même. Par exemple, dans la méditation, le mouvement qui anime celui qui médite est un non-mouvement. Pour les taoïstes, agir sans agir, c’est le Wu-wei.

Lin Yu Tang définit le Wu Wei en ces termes :

“C’est l’art de maîtriser les circonstances sans leur opposer de résistance; le principe d’esquiver une force qui vient sur vous en sorte qu’elle ne puisse vous atteindre. Ainsi, celui qui connaît les lois de la vie jamais ne s’oppose aux événements… Il en change le cours par son acceptation, par l’intégration, jamais par refus. Il accepte toutes choses jusqu’à ce que, les ayant assimilées toutes, il parvienne à la maîtrise parfaite”.

Lin Yu Tang est un écrivain et inventeur chinois né en 1895 dans la Chine du sud-Est. Ses deux premiers livres, « My Country and My People »(1935) et « L’Importance de Vivre « (1937), rédigés en anglais le font connaître immédiatement. Un de ses romans les plus connus est Un moment à Pékin (1939). A quarante ans, ce chinois qui a passé une partie de sa vie aux USA et en Europe, a livré une sagesse de vivre puissante, fondée sur un humanisme positif, nourri de liberté et d’amour de la vie, digne d’Epicure ou de Montaigne.

Le phénomène naturel qui s’assimile le plus au Wu-Wei est l’eau. L’eau est si fugace, impalpable,  qu’il est impossible d’en saisir une poignée. Frappez-la, elle reprendra sa place. Coupez-la, elle ne sera pas divisée. Elle n’a pas de forme propre, mais elle s’adapte au récipient qui la contient. Lorsqu’elle s’échauffe à l’état de vapeur, elle devient invisible, mais elle a suffisamment de puissance pour fendre la terre elle-même, lorsque le froid la cristallise et la rend plus dure que la roche. Parfois aussi turbulente que  les chutes du Niagara, elle se calme comme un étang paisible, bondissante comme un torrent, rafraîchissante comme une source de montagne, elle peut aussi se transformer en un petit ruisseau chantant. Ainsi est le principe du Wu-Wei.

Et c’est ainsi également que le taoïsme invite à l’action mais à l’action parfaite, c’est-à-dire menée en accord avec le dynamisme de la nature – du Tao. Il serait alors indispensable de: « ne pas aller au-delà de l’action spontanée qui est adaptée aux besoins tels qu’ils se présentent, de ne pas s’engager dans des actions savamment calculées et de ne pas agir avec l’intention de dépasser le strict minimum nécessaire pour obtenir les résultats voulus. « , ainsi que l’écrivait John Eaton Calthorpe Blofeld (1913-1987°, écrivain britannique spécialiste des religions et philosophies asiatiques, et particulièrement du bouddhisme chinois et du taoïsme.

Il faut donc agir à bon escient et en toute quiétude, trouver l’attitude juste devant les événements, les circonstances, afin de maintenir la tranquillité de son âme.

A méditer…

(Sources: livres-et-lectures.net – worldofwingchun/le-wu-wei)