Le sentiment d’être libre dans ces choix et ses actes, est un sentiment fort dont nous n’aimons pas nous départir. Croire que le monde est juste, que nous contrôlons nos actes et que notre pensée et inviolable, est encore ce qui nous permet de vivre plutôt que de survivre.

De nombreuses expériences ont déjà montré combien tout s’effondre autour de nous lorsque l’on perd ces croyances.. Paradoxalement, cette liberté de choix est une des plus puissantes contraintes que nous ayons.

La théorie de la réactance du psychologue Jack Brehm (1981) explique comment une personne dont la liberté personnelle est réduite ou menacée tente de vouloir retrouver une certaine marge de manœuvre.

Selon lui, un comportement considéré comme « problématique » devient – ou redevient – plus attractif si une intervention remet en cause, ou met au défi, la liberté individuelle.

Si l’on prend l’exemple de l’édition et plus particulièrement des biographies, celles qui, actuellement,  font vendre sont les fameuses « biographies non autorisées », entourées d’un parfum de scandale et de secrets inavouables. Ce « non autorisé » est un argument de vente fort, mis en avant par les éditeurs pour appâter le chaland.

Cette stratégie de vente recourt au principe de réactance psychologique, en l’utilisant pour influencer des comportements en matière de consommation. L’utilisation commerciale de ce principe est parfaitement cynique car elle repose sur une manipulation du consommateur à qui l’on fait croire qu’il est libre d’acheter quelque chose qui, en principe, au départ, est défendu.

La théorie de la réactance psychologique met donc bien en évidence que chaque fois que notre liberté de choix se trouve limitée ou menacée, nous attachons soudain plus de valeur à ce choix par le fait qu’il devient inaccessible.