Un Français sur trois n’a jamais entendu parler du phénomène de résistance aux antibiotiques. Pire encore, un Français sur trois n’a jamais entendu parler de résistance bactérienne…

Selon l’assurance maladie, plus d’un quart des prescriptions ne seraient pas justifiées puisque les antibiotiques sont sans effet sur les maladies virales(angine virale, grippe, etc). Près de 40% des médecins subissent pourtant des pressions de leurs patients qui ignorent par exemple (à 87%) que les antibiotiques ne pourront pas traiter leur  bronchite aigüe.

Environ 30 % des produits d’hygiène contiennent maintenant des agents antibactériens. Comme les antibiotiques, ces produits contribuent à aggraver dramatiquement le phénomène de résistance bactérienne. Le docteur Stuart Levy, chercheur à l’université de Boston aux USA, à la tête d’une alliance internationale de spécialistes de la lutte contre les bactéries résistantes, tire la sonnette d’alarme. Depuis 1981, cet organisme travaille en collaboration avec des scientifiques de plus de cent pays sur le phénomène de la résistance bactérienne.

Quels sont les gestes ou les attitudes qui contribuent à rendre les bactéries résistantes ?

Ils sont nombreux :

-l’emploi abusif des antibiotiques dans l’agriculture et l’élevage

-la prescription inconsidérée d’antibiotiques aux humains

-l’arrêt de la prise d’antibiotiques avant la fin du traitement

-l’accès, dans certains pays, aux antibiotiques sans prescription.

-l’utilisation de savons ou produits d’hygiènes antibactériens.

Si les bactéries n’étaient pas exposées aux mauvais usages des antibiotiques ou antibactériens, elles n’auraient aucune raison de devenir résistantes. Chaque utilisation déraisonnable favorise l’acquisition d’une résistance. Lorsque l’on sait que la moitié des prescriptions d’antibiotiques est injustifiée et incorrecte, on peut mieux se rendre compte combien leur usage courant contribue gravement à l’élévation du niveau de résistance des bactéries à travers le monde.

Que peut-on faire ?

La première mesure à prendre est d’améliorer le mode de consommation des antibiotiques en le rendant de moins en moins anarchique.
D’autres solutions sérieuses sont à l’étude, comme mettre l’accent sur la prévention et le terrain, et non plus sur l’éradication de la bactérie.

Des études cliniques montrent que la prise de probiotiques (Lactobacillus fermentum) peut prévenir la formation des abcès dus à une infection par un staphylocoque doré. L’utilisation de bactéries lactiques est une nouvelle stratégie de lutte qui vise à rendre les bactéries résistantes moins virulentes, voire non infectieuses.

(Sources: soignez-vous.com/ lefigaro.fr)